Pas de loups sur nos territoires d’élevage

 

“Voilà une trentaine d’années que le loup est réapparu sur le territoire Français, tout d’abord dans les Alpes en frontière avec l’Italie; il est présent aujourd’hui dans plus de 60 départements.

Jusqu’à son retour dans les années 90, nous vivions en parfaite coexistence avec cette espèce présente sur d’autres territoires européens à vocation plus sauvages.

La France signataire de la convention internationale de Berne par l’intermédiaire de l’UE, puis de la directive européenne habitat faune flore a participé pleinement à son épanouissement puisqu’elle compte à ce jour officiellement plus de 1000 individus et sans doute davantage en réalité.

Après 4 plans national d’action (PNA) consécutifs (2004-2023), il a fallu attendre l’ouverture du 5eme PNA pour que les revendications majeures de notre syndicat soient enfin prises en compte, à savoir:

  • une dimension Européenne du dossier (estimation globale des effectifs)
  • La reconnaissance de l’incapacité des mesures de protection à enrayer la prédation sur les animaux d’élevage.
  • L’amélioration et la transparence des méthodes de comptage de la population lupine.
  • La mise en place de mesures préventives pour écarter les prédateurs de nos troupeaux.

La récente décision prise par le comité international d’abaisser la protection du loup est une première victoire syndicale, mais nous restons entièrement mobilisés concernant son application sur les territoires. Tuer plus de loups ne résoudra pas tous les problèmes, il faut aller plus loin, nous restons fidèles à notre slogan « pas de loups sur nos territoires d’élevage ».
Christian Provent, Référent Loup Coordination Rurale 

La prédation au cœur des débats

Le statut de protection du loup évolue enfin

La Coordination Rurale prend acte de la décision du comité permanent de la
convention de Berne qui modifie le statut de protection du loup. Une cohabitation rapprochée telle qu’elle nous est imposée n’est plus tenable au risque de voir disparaître l’élevage plein air pourtant reconnu pour ses nombreuses vertus environnementales.

La Coordination Rurale tient à rappeler son engagement total pour la préservation des élevages français. Bien que cette décision marque une étape importante, le chemin reste encore long avant de retrouver un climat apaisé dans nos zones d’élevage plein air.

Pour la Coordination Rurale, le combat continue. Les modalités d’application de cette décision représentent un enjeu capital pour l’élevage français et la Coordination Rurale sera force de propositions et d’actions.

Lire le Communiqué de presse 

L’interview du mois 

La Coordination Rurale est très impliquée dans la gestion des prédateurs. Pourriez-vous nous expliquer quelle est la position de la CR sur l’extension de la population de loups en France et son impact sur les éleveurs ?

La Coordination Rurale est un jeune syndicat, ce qui explique son absence au début du dossier. Elle est présente dans les organismes depuis une quinzaine d’années seulement et n’a pas participé aux deux plans d’accès précédents. Depuis sa reconnaissance en tant que syndicat, elle est très impliquée au niveau départemental, à travers les comités départementaux, mais aussi au sein du groupe national Loup, qui traite ce dossier au niveau national et met en œuvre les décisions prises. C’est par ce biais que nous faisons remonter nos revendications afin de répondre aux préoccupations des éleveurs.

Quels sont les engagements récents de la CR pour soutenir les éleveurs confrontés à la prédation ? Avez-vous des exemples d’actions concrètes menées ces derniers mois ?

Parmi les revendications soulevées par le CR lors des points de blocage en début d’année 2024, la question de la prédation occupait une place importante. Pour nous, la première victoire a été de faire reconnaître ce dossier au niveau européen, ce qui a permis une prise de conscience sur la nécessité de protéger strictement l’espèce en Europe.

Avec les récentes discussions au niveau européen concernant la facilitation de l’abattage des loups, quel est votre avis sur cette évolution ? Pensez-vous que cette décision pourrait apporter des solutions concrètes pour les éleveurs ?

À la CR, nous avons toujours fait la distinction entre cohabitation et coexistence. Nous avons toujours défendu l’idée qu’une cohabitation rapprochée était absurde et contre nature. Aujourd’hui, les faits nous donnent raison, car après plus de 20 ans d’application des plans nationaux, le dossier a pris une ampleur financière considérable sans résoudre la question de la prédation sur les élevages. Concernant l’abaissement du statut du loup, cela pourrait permettre de revenir à une situation plus équilibrée et apaisée dans les élevages, en donnant la possibilité de mettre en place des mesures préventives pour éloigner les prédateurs des zones d’élevage. Il est important de souligner que pouvoir tirer davantage de loups n’est pas une solution en soi, cela ne résoudra pas tous les problèmes. Les méthodes de comptage du loup ont récemment évolué et devraient offrir plus de transparence. Cependant, il existe encore de nombreux litiges sur le terrain, et trop souvent, le loup n’est pas reconnu comme responsable. Nous exigeons davantage de moyens pour rechercher l’implication du prédateur, notamment par des analyses génétiques des victimes, via des tests salivaires. Cela permettra d’améliorer le comptage de cette population.

Christian Provent, référent Loup Coordination Rurale

Conférence : le loup va-t-il tuer nos élevages ?

 

La Coordination Rurale a organisé une conférence le 8 octobre dernier sur la prédation, avec des élus, des témoignages, les représentants de la Coordination Rurale et sa présidente Véronique Le Floc’h

Retour sur

  • les problématiques de la présence du Loup, les conséquences actuelles portant sur l’ensemble du territoire national, la progression des meutes, l’évolution des attaques, les conséquences pour les élevages, les problématiques de la prise en compte par l’OFB….
  • La proposition de loi relative au Loup déposée fin juillet 2024
  • La situation en Lozère, en Savoie, en Corrèze, en Ardèche et aussi sur une vision plus large du dossier dans les pays européens (Italie, Espagne,..).

 

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