Le lancement des EGA (États généraux de l'alimentation) hier laisse craindre une grave déception pour les agriculteurs désespérés et épuisés par des années successives de revenus toujours plus bas.

La question des prix bas payés aux paysans  a été centrale et a fait l'objet d'un  constat partagé quant à ses effets prédateurs tant sur le plan économique que social.  La CR s'étonne pourtant que la PAC n'ait pas été mise en cause comme l'arme fatale utilisée pour mener cette guerre des prix qui fait rage depuis des années sans que le consommateur ait l'impression d'en avoir bénéficié.

Oui les distorsions réglementaires, fiscales, sociales au sein de l'UE peuvent expliquer une petite partie de la crise agricole en France mais cette crise frappe aussi dans tous les autres pays agricoles de la "vieille Europe". En fait la raison majeure des prix bas, celle qu'il faut combattre en priorité, c'est la perméabilité des marchés agricoles européens aux cours mondiaux des autres pays  les moins-disants. La Coordination Rurale qui compte participer activement aux ateliers mettra toute son énergie pour faire prendre conscience de cette prégnante réalité qui semble échapper aussi au ministre Nicolas Hulot qui, au mépris de la politique agricole européenne donc commune, appelle à la souveraineté alimentaire de la France.

Si les EGA n'abordent pas cette face du problème agricole et n'ont pas pour conclusion que la PAC doit être réformée d'urgence sur la base d'une exception agriculturelle à faire reconnaître par l'UE et l'OMC, alors ils n'auront été qu'une grand-messe d'obsèques de l'agriculture française.

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