La bio-économie et l’économie circulaire ont toute leur place en agriculture à partir du moment où elles respectent les règles agronomiques. Tout ce que l’agriculture produit peut retourner à la terre dès lors qu’aucune pollution exogène n’est venue s’ajouter. Pour la Coordination Rurale, la bio-économie et l’économie circulaire doivent cependant rester au service des agriculteurs. Durant l’atelier n°3 des États généraux de l’alimentation (EGA), nos représentants Paul Fritsch et Henri Sergent ont rappelé deux principes fondamentaux :

- L’agriculture a pour vocation première de nourrir les hommes. - Toute activité agricole ou para agricole doit être rémunératrice.

Sur ces bases, il convient donc de préciser plusieurs points.

Concernant la production de biomasse

La CR est inquiète de voir un courant en faveur de la méthanisation à partir de biomasse. Les plantes de couverture sont actuellement produites pour relever avec leur incorporation le taux de matière organique des sols. Oublier cette base du raisonnement d'une agriculture en recherche de durabilité pour s'orienter vers une production de biomasse à rendements "tropicaux" est d'un grand danger pour notre agronomie. Le sol ne peut être considéré comme un substrat inerte qui doit produire de grandes quantités de biomasse à grands renforts de fertilisants NPK et d'eau. Ces mutations présupposent une information et une acceptation de la société dans son ensemble.

Concernant la sécurité des produits

Nous nous félicitons de voir que l’une des priorités de nos représentants a été prise en compte. Nous avons eu de cesse de répéter qu’il fallait impérativement renforcer les exigences de qualité. Pour ce qui est des matières fertilisantes d’origine résiduaire (Mafor), il convient de prendre en considération les préjudices subis par les exploitants agricoles et les propriétaires des terres agricoles et forestières dans les cas où ces terres, ayant reçu des épandages de boues d’épuration urbaines ou industrielles, deviendraient totalement ou partiellement impropres à la culture en raison de la réalisation d’un risque sanitaire ou de la survenance d’un dommage écologique lié à l’épandage, dès lors que, du fait de l’état des connaissances scientifiques et techniques, ce risque ou ce dommage ne pouvait être connu au moment de l’épandage. Il faut d’ailleurs noter que la loi de finances pour 2017 a supprimé la taxe qui avait pour objet de financer le fonds d’indemnisation relatif aux boues d’épuration.

Dès lors que les activités issues de la bio-économie ou de l’économie circulaire participent à l’autonomie des exploitations, sont rémunérées à leur juste coût et ne présentent aucun danger pour la fertilité des sols et la qualité de l’alimentation, elles sont à encourager.

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