La Coordination Rurale organisait le mercredi 9 septembre sa conférence de rentrée. Bernard Lannes, président national, et Damien Brunelle, secrétaire général adjoint, ont évoqué l'actualité agricole et ont notamment rappelé que l'opposition radicale de la CR à l'instauration des zones de non traitement (ZNT).

ZNT : pourquoi la CR s'y oppose-t-elle ?

La Coordination Rurale a tout d'abord rappelé que les agriculteurs utilisent des produits phytosanitaires autorisés et qu'ils en respectent les conditions d’utilisation. Ils reçoivent de surcroît une formation dédiée à ce sujet et se servent de matériels de plus en plus précis, avec des mécanismes de protection, à l'image des buses anti-dérives. Bien loin des épandages par hélicoptères opérés dans d'autres pays...

Bernard Lannes a par ailleurs rappelé l'existence de zones tampons pour les captages d'eau ou dans l'utilisation même des produits. Pas besoin d'en ajouter. Ainsi, « les agriculteurs n’ont pas à supporter cette nouvelle lubie politique. »

Bernard Lannes a également souligné que les agriculteurs en ont assez d'être montrés du doigt parce que sont retrouvés dans les tests de cheveux ou d'urine des traces de certains produits qui ne sont pourtant plus utilisés en agriculture mais bel et bien dans d'autres usages.

Article 44 et interdiction d'importer des aliments "toxiques"

A travers quelques articles, Bernard Lannes et Damien Brunelle ont souligné la difficulté pour les parents de savoir d'où viennent les produits qu'ils donnent à leurs enfants pour le goûter. D'où viennent le blé et le lait de ces biscuits ? D'où viennent les fruits de telle compote ? Tout compte fait, impossible de le savoir. Et puis, les fruits secs estampillés Bio de Turquie respectent-ils les normes Bio de France ? Poser la question, c'est déjà en partie y répondre...

Pourtant, le Parlement a adopté un article 44 dans la loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous qui affirme l'interdiction « de proposer à la vente ou de distribuer à titre gratuit en vue de la consommation humaine ou animale des denrées alimentaires ou produits agricoles pour lesquels il a été fait usage de produits phytopharmaceutiques ou vétérinaires ou d'aliments pour animaux non autorisés par la réglementation européenne ou ne respectant pas les exigences d'identification et de traçabilité imposées par cette même réglementation. » Les responsables politiques veulent dès lors toujours davantage de normes pour les agriculteurs qui croulent déjà sous les contraintes administratives mais n'appliquent pas cette mesure de protection des consommateurs. Pourquoi ?

Vers une convergence syndicale sur les assurances

Damien Brunelle a également mis en avant sa surprise et sa satisfaction de voir d'autres syndicats rejoindre les positions de la Coordination Rurale sur les assurances. La Coordination Rurale a toujours été opposée à ce qu'elles soient rendues obligatoires et récemment, des promoteurs de l'obligation ont adopté des positions bien plus mitigées.

La politique agricole en France et en Europe

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