La Coordination Rurale organisait le mercredi 9 septembre sa conférence de rentrée. Bernard Lannes, président national, et Damien Brunelle, secrétaire général adjoint, ont évoqué l'actualité agricole et ont notamment rappelé que l'opposition radicale de la CR à l'instauration des zones de non traitement (ZNT).
ZNT : pourquoi la CR s'y oppose-t-elle ?
La Coordination Rurale a tout d'abord rappelé que les agriculteurs utilisent des produits phytosanitaires autorisés et qu'ils en respectent les conditions d’utilisation. Ils reçoivent de surcroît une formation dédiée à ce sujet et se servent de matériels de plus en plus précis, avec des mécanismes de protection, à l'image des buses anti-dérives. Bien loin des épandages par hélicoptères opérés dans d'autres pays...
Bernard Lannes a par ailleurs rappelé l'existence de zones tampons pour les captages d'eau ou dans l'utilisation même des produits. Pas besoin d'en ajouter. Ainsi, « les agriculteurs n’ont pas à supporter cette nouvelle lubie politique. »
Bernard Lannes a également souligné que les agriculteurs en ont assez d'être montrés du doigt parce que sont retrouvés dans les tests de cheveux ou d'urine des traces de certains produits qui ne sont pourtant plus utilisés en agriculture mais bel et bien dans d'autres usages.
#ConfPresseCR « Nous avons toujours été très clairs à la CR : s'il y a risque, alors l'État doit interdire le produit, pas en limiter l'usage. » (Damien Brunelle)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPresseCR « #ZNT Il ne faut pas oublier que nous utilisons des produits homologués et que nous sommes formés pour les utiliser. » (Bernard Lannes)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPresseCR « Les produits que nous utilisons mentionnent des zones tampons. Nous les respectons. Existent aussi des zones sans traitement pour la protection des cours d'eau. Nous sommes donc radicalement opposés à l'instauration de nouvelles #ZNT. » (Bernard Lannes)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPresseCR « Des produits interdits en #agriculture sont utilisés pour lutter contre les poux ou les insectes, notamment à base de pyrèthres. Qu'on arrête de toujours taper sur les #agriculteurs ! » (Bernard Lannes)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPresseCR « #ZNT Il faut avoir à l'esprit que la terre arable se raréfie. L'instauration de ces zones prélèverait des hectares entiers de terres productives ! » (Bernard Lannes)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPresseCR « L'ironie dans nos campagnes, c'est que les mêmes qui râlent pour les traitements dans nos champs demandent du #glyphosate aux agriculteurs pour désherber leurs allées... » (Damien Brunelle)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
Article 44 et interdiction d'importer des aliments "toxiques"
A travers quelques articles, Bernard Lannes et Damien Brunelle ont souligné la difficulté pour les parents de savoir d'où viennent les produits qu'ils donnent à leurs enfants pour le goûter. D'où viennent le blé et le lait de ces biscuits ? D'où viennent les fruits de telle compote ? Tout compte fait, impossible de le savoir. Et puis, les fruits secs estampillés Bio de Turquie respectent-ils les normes Bio de France ? Poser la question, c'est déjà en partie y répondre...
Pourtant, le Parlement a adopté un article 44 dans la loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous qui affirme l'interdiction « de proposer à la vente ou de distribuer à titre gratuit en vue de la consommation humaine ou animale des denrées alimentaires ou produits agricoles pour lesquels il a été fait usage de produits phytopharmaceutiques ou vétérinaires ou d'aliments pour animaux non autorisés par la réglementation européenne ou ne respectant pas les exigences d'identification et de traçabilité imposées par cette même réglementation. » Les responsables politiques veulent dès lors toujours davantage de normes pour les agriculteurs qui croulent déjà sous les contraintes administratives mais n'appliquent pas cette mesure de protection des consommateurs. Pourquoi ?
#ConfPresseCR « Pas grand monde ne s'inquiète de l'art. 44 loi #EGAlim : il interdit l'importation d'aliments non conformes à notre réglementation. Or, il y a dans les magasins des produits fabriqués avec des #OGM, avec des résidus de produits interdits... » (D. Brunelle)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPresseCR « On met de plus en plus de normes aux agriculteurs français mais on importe des aliments qui sont traités avec des produits interdits chez nous. C'est au minimum incohérent.» ( B. Lannes) pic.twitter.com/a0MYwprKhC
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
Vers une convergence syndicale sur les assurances
Damien Brunelle a également mis en avant sa surprise et sa satisfaction de voir d'autres syndicats rejoindre les positions de la Coordination Rurale sur les assurances. La Coordination Rurale a toujours été opposée à ce qu'elles soient rendues obligatoires et récemment, des promoteurs de l'obligation ont adopté des positions bien plus mitigées.
#ConfPresseCR « Nous avons été agréablement surpris de voir d'autres syndicats nous rejoindre au début de l'été sur l'#assurance climatique : nous sommes contre le fait qu'elle soit obligatoire. » (Damien Brunelle)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPresseCR « La logique était qu'il fallait rendre l'#assurance climatique obligatoire pour tout le monde pour qu'elle soit rentable. Or, vrai changement : il est établi aujourd'hui que cette obligation ne la rendra pas pour autant rentable. » (Damien Brunelle)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPresseCR « Quand on fait le ratio coût/bénéfice des assurances, notamment avec les pourcentages élevés de franchises, on comprend bien pourquoi les agriculteurs n'en veulent pas. Et pourquoi les #assurances veulent les rendre obligatoires... » (Bernard Lannes)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
La politique agricole en France et en Europe
#ConfPresseCR « Certains responsables politiques prennent position pour des raisons électoralistes. Ils ne cherchent plus à expliquer et à concilier les points de vues. » (D. Brunelle) pic.twitter.com/NOfgYGa05H
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPressCR « Ils ont une vision de l'#agriculture complètement rêvée et ils nous considèrent comme des empoisonneurs. Je le rappelle : nous avons une fonction nourricière. C'est notre fonction première. » (Bernard Lannes)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPressCR : « Un des points positifs de l'été est que l'on entend enfin parler d'un plan #protéines européen. Voilà plusieurs années que la CR bataille dans les instances pour qu'il soit instauré. » (Damien Brunelle)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPresseCR « Pour l'#alimentation, nous ne sommes plus autosuffisants en #Europe. Est-ce le signe que cette #PAC fonctionne ? Bien sûr que non. » (Bernard Lannes)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPresseCR « L'#Europe doit protéger son #agriculture et son marché agricole et alimentaire ; elle est une des seules zones commerciales du monde à ne pas le faire. » (Damien Brunelle)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019
#ConfPresseCR « Si nous avions un vrai gouvernement, avec une vraie vision agricole, la France pourrait se relever à travers et grâce à son #agriculture. » (Bernard Lannes)
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 9, 2019