Dans ses priorités de négociations en vue de la nouvelle PAC, la Commission persiste à vouloir diminuer de 10 % sa surface des terres agricoles au profit de paysages à haute valeur environnementale (HVE).

La Coordination Rurale avait déjà vivement réagi par communiqué de presse le 22 mai dernier, sur ce dérapage de la Commission, considérant comme « profondément choquant » de diminuer volontairement sa capacité à produire de la nourriture. Bernard Lannes, président de la Coordination Rurale, s’indignait de cette dérive, alors que « face à l’artificialisation continue des terres et à l’augmentation de la population, les agriculteurs vont devoir réaliser des prouesses pour cultiver au mieux l’ensemble de leurs terres afin de produire plus pour assurer l’alimentation des Européens. »

Quelle politique agricole et quelle vision stratégique de l’autonomie alimentaire la Commission entend-elle conduire ? Dans un contexte de crise sanitaire mondiale et de précarisation des populations, l’Europe devrait viser la protection de l’accès à la nourriture de ses habitants par une plus grande autonomie alimentaire. Diminuer sa capacité à produire, c’est augmenter le risque de dépendance à des pays tiers. Sur un enjeu aussi vital que se nourrir, c’est de l’inconscience.

Seule une politique agricole ambitieuse et protectrice permettra de maintenir des agriculteurs nombreux et des productions animales et végétales diverses, et donc des territoires dynamiques, riches de leurs paysages variés et entretenus.

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