Renvoyer un ministre alors que la loi qu’il porte depuis des mois n’est pas finalisée est une preuve d’échec de la part du gouvernement Macron.

Alors que les États généraux de l’alimentation avaient pour objectif de permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail par le paiement de prix rémunérateurs, la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire se solde par un échec cuisant sur ce point.

En donnant congé à Stéphane Travert, Emmanuel Macron reconnaît qu'il ne compte pas sur les ordonnances concernant le seuil de revente à perte ou les prix abusivement bas pour améliorer la situation.

"Comment faire pour revaloriser le revenu des agriculteurs tout en maintenant une politique ultralibérale assise sur la guerre des prix ? Le gouvernement s’est retrouvé face à ses contradictions." indique Bernard Lannes, président de la CR.

L’équation est, en l’état actuel des choses, impossible puisque la solution se trouve à l’inverse dans la régulation des productions agricoles et l’interdiction de l’achat à perte des produits agricoles.

Pourquoi notre ancien ministre de l'agriculture n'est-il pas allé sur ce terrain de la régulation européenne ? Aurait-il seulement eu une oreille attentive au syndicat dit majoritaire ou lui aurait-il fait confiance innocemment ? Sans qu'il ne s'agisse d'une raison unique au non succès de ce mandat, la CR ne compte pas attendre les élections de 2019 pour se faire entendre et espère que le nouveau ministre saura mieux comprendre le bon sens des propositions portées par la CR.

La Coordination Rurale espère que cet échec national aura fait prendre conscience au gouvernement français de la nécessité de porter un projet agricole cohérent au niveau de l’Europe : une Europe autosuffisante dans laquelle les productions répondent aux besoins des consommateurs et pour ce faire la mise en place de protections et d’outils de régulation.

Dans la même catégorie

Environnement
Alimentation
Économie
Élevage