Dans sa déclaration à la nation d’hier, Emmanuel Macron a une nouvelle fois donné l’impression d’occulter tout un pan de notre économie et toute la détresse du monde agricole. Le président a affirmé souhaiter « une France où l'on peut vivre dignement de son travail » mais il oublie que nous, agriculteurs, – et nous ne sommes pas les seuls - ne sommes concernés ni par le Smic ni par les heures supplémentaires…

Quelle est la réalité du monde paysan ?

- Des retraites sous le seuil de pauvreté - Des agriculteurs bio qui n’ont pas perçu leurs aides que l’État leur doit depuis 2 ans - Plus de 50 % des agriculteurs vivant avec moins de 365 € par mois (aides PAC comprises) - Des exploitations qui ferment de jour en jour quand d’autres s’enfoncent dans la précarité - Tous les deux jours, un agriculteur qui se donne la mort en France dans l’indifférence la plus totale

Oui, c’est ça la réalité du monde agricole ! Et d’aucuns demandent encore de communiquer positivement…

Quelles sont les mesures proposées ?

Les États généraux de l’alimentation n’imposent rien et n’auront aucune répercussion sur nos revenus. Pire : avec l’augmentation du seuil de revente à perte annoncée, la seule proposition réalisée à l’égard des agriculteurs n’aura aucun effet sur les prix sortie ferme et se fait au détriment des consommateurs. Seul gagnant de l’histoire : la grande distribution… Simplement de quoi raviver un peu plus la colère des 450 000 agriculteurs que compte la France ! Que compte encore la France, devrions-nous dire...

Ce n’est pas en instaurant de nouvelles taxes et charges que nous pourrons nous en sortir, ni avec les annonces d’hier qui ne nous permettront pas de vivre de notre travail.

À la Coordination Rurale, nous demandons notamment que pour les agriculteurs à faible revenu, l’impôt global (impôt sur les revenus/sociétés, taxe foncière, TFNB, CSG et autres prélèvements sociaux) soit plafonné pour ne pas excéder 50 % du montant annuel des revenus du contribuable.

Et pourtant…

Selon The Economist, notre modèle agricole français est le plus durable au monde. Pour ne pas le perdre, il serait bon que le gouvernement s’applique à le promouvoir et le soutenir au lieu de le torpiller à chaque occasion. Il est urgent de protéger notre modèle agricole et sauvegarder TOUS nos agriculteurs !

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