Jeudi 11 mars, saisi par Lactalis, le Conseil d’État a jugé illégal un décret gouvernemental de 2016 qui avait imposé l’étiquetage de l’origine du lait. Une honte et une marque de mépris supplémentaire pour les éleveurs de la ferme France… ainsi qu'envers les consommateurs.

En faisant retirer l’origine géographique des produits laitiers, Lactalis prouve encore une fois son réel profond dédain pour les éleveurs. Sophie Lenaerts, responsable de la section lait du syndicat, déplore le manque de transparence de l'aval de la filière :

« Tout est fait pour ne pas suivre la valorisation du lait. La décision du Conseil d’État profite à l’ensemble des transformateurs et pénalise tous les producteurs. L’excellence des produits français est reconnue mondialement, leur traçabilité est indispensable, sinon notre travail ne sert à rien. Par la suppression de l’indication de l’origine du lait dans les produits transformés, même s’il s’en défend, Lactalis cherche certainement à valoriser en France un lait acheté moins cher ailleurs, comme par exemple sur le marché spot

En réponse, la Coordination Rurale rappelle que la libéralisation des échanges mondiaux de produits agricoles doit cesser (exception agriculturelle). Il est demandé aux agriculteurs français de réaliser leur transition écologique, et d’être toujours plus vertueux. Alors oui, le lait français est réellement différent de par son origine, et c'est pourquoi il est primordial d’indiquer son origine sur les produits !

« Le fruit de notre travail n’est au final que profit et mépris pour ces géants comme Lactalis. Ils nous obligent à supporter une concurrence déloyale, imposent une standardisation de l’agriculture et des prix ne couvrant toujours pas nos coûts de production. La crise sanitaire a montré que les produits alimentaires ne sont pas des produits comme les autres ! »

À l’heure où tout le monde a conscience qu’il est important de reconquérir notre souveraineté alimentaire, savoir où a été produit ce que l'on mange est une nécessité, n'en déplaise à ceux qui ne pensent qu'au profit en faisant traverser les frontières aux produits agricoles. Les consommateurs sont aussi des citoyens qui doivent pouvoir faire des choix relatifs à leur alimentation et pour cela ils doivent être informé de l’origine des produits.

Alors que les EGA ont remis le revenu des éleveurs au cœur de la construction du prix, que des projets alimentaires territoriaux sont en train d’être montés et que des normes environnementales toujours plus contraignantes sont imposées, la CR demande au ministre de l’Agriculture de prendre ses responsabilités sur ce dossier pour que cesse cette mascarade juridique ! Elle invite également les parlementaires à se saisir de cette question pour élaborer un nouveau texte. Les recommandations de Serge Papin dans le cadre de sa mission sur le bilan de la loi Égalim devraient inclure une obligation d'indication de la provenance.

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