Le 11 juin dernier, en marge de l’Assemblée Générale de la CR organisée à Nouan le Fuzelier (41), les « anciens » du syndicat se sont rassemblés afin de structurer et ainsi officialiser la création de la Section Retraités. Les fondateurs de la CR ont pris quelques années, mais leur motivation est restée intacte. Ils ne peuvent regretter qu’une chose, c’est que leur approche visionnaire de 1992 n’ait pas été suivie par une majorité d’agriculteurs. Ils avaient prévu que la PAC serait un danger pour notre profession mais le carcan administratif qu’ils entrevoyaient est aujourd’hui bien pire que ce qu’ils craignaient.
Néanmoins, rien ne sert de déplorer cette situation insoutenable si on n’agit pas pour y remédier. Et les raisons de se bouger ne manquent pas !



Le travail bénévole de nos aînés

Aujourd’hui, la plupart des retraités du monde agricole apportent leur soutien à leurs enfants qui ont pris la suite sur les exploitations. Cela génère de temps à autre quelques frictions, car les temps et les méthodes ont changé, mais il reste des combats autour desquels les générations doivent s’unir et lutter ensemble.
La contribution des aînés est souvent indispensable pour pérenniser les exploitations agricoles. Seulement, cette aide sur les fermes est strictement encadrée et seules 15 h hebdomadaires sont tolérées. Comment accepter cette restriction alors que dans de nombreuses associations, le bénévolat est accepté ?
Il y a quelques années, la volonté de transformer le bénévole en travailleur avait suscité de vives réactions auprès des organisateurs de la foire expo de Barbezieux (16). A l’époque, l’inspection du travail avait voulu assujettir le « travail » des bénévoles de cette foire expo aux cotisations sociales. Face au tollé des responsables de l’évènement et à la menace de mort de cette manifestation, le travail bénévole avait finalement pu continuer.
Dans le domaine agricole, le bénévolat joue aussi un rôle non négligeable ! Combien de nos exploitations ne survivent que grâce au coup de main de nos anciens ? Combien sombreraient si les « heures » supplémentaires, effectuées au-delà des 15h hebdomadaires « tolérées » par la MSA, devaient être rémunérées ?
Même à la retraite, le soutien des anciens est indispensable pour les nouvelles générations. Cette aide ne devrait pas être autant limitée.



Retraites agricoles : elles sont de loin inférieures à celles des salariés !

Les pensions de retraite… Voilà encore un domaine où l’agriculture est soumise à des conditions particulières pénalisantes pour ses bénéficiaires.
La loi du 21 août 2003 octroie une retraite minimum de 85 % du SMIC pour un salarié ayant une carrière de cotisations complète à compter de 2008. Pourtant, le taux prévu pour les non-salariés agricoles ne s’élève lui qu’à 75% du SMIC.
Un taux donc inférieur à celui des salariés mais qui, en plus, ne sera effectif qu’en 2017 !
On ne peut décemment accepter une telle discrimination quand on sait que la majorité des non-salariés agricoles sont aussi employeurs de main d’œuvre et, qu’à ce titre, ils ont payé dans la part patronale 60 % des cotisations retraites des salariés.



Transmettre au mieux cet outil de travail

Les retraités ont de nombreuses raisons de se regrouper pour être informés des spécificités de leur nouveau statut. Bien qu’il soit préférable de penser à la transmission de son patrimoine bien avant l’heure de la retraite, chacun doit étudier toutes les dispositions réglementaires et fiscales pour transmettre dans les meilleures conditions à sa descendance cet outil de travail chèrement acquis.
L’agrandissement des structures expose certains retraités à l’ISF, l’impôt le plus injuste qui soit puisqu’il permet de lever des fonds sur un patrimoine qui peut ne produire aucun revenu.
De plus, la diminution des abattements fiscaux sur les successions et l’allongement de la durée de leur prescription diminuent drastiquement les possibilités de transmettre un patrimoine sans grever nos descendants de droits de succession prohibitifs.
La seule force qui puisse s’opposer à la puissance de l’Etat est la force de motivation et de persévérance d’individus agissant dans une dynamique de groupe.



Aussi, pour ne pas nous laisser plumer jusqu’au dernier, nous devons nous rassembler et communiquer entre nous. Nous demandons à tous ceux dont la fibre syndicale vibre encore de bien vouloir se manifester et faire remonter leurs revendications et suggestions auprès d’Angélique BOUCHAREL, notre animatrice dédiée :



Section Retraités de la CR
Angélique Boucharel - Animatrice
1 rue Saint Joseph - 24540 MONPAZIER
Tél : 09 67 07 34 12 - Mobile : 06 84 55 73 20 - Mail : section-retraites@coordinationrurale.fr



Le Responsable de la Section Retraités,
Armand Paquereau.



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