Les centres équestres sont passés depuis le 1er janvier à une TVA à 20%. Le 1er juillet, ce sont les élevages de chiens et de chats qui devront appliquer la directive de Bruxelles.

 

L’éleveur de bovins Marc de Lavignère s’est lancé dans l’élevage de chiens il y a une quinzaine d’années, à Taizé-Aizie, pour rebondir après la crise de la vache folle. "On est en train d’atteindre l’objectif de 100 chiots par an, qui devait nous permettre de nous en sortir décemment. Avec le passage de la TVA à 20%, il faudrait pousser à 120 ou 130 naissances. Mais c’est la crise, et on a de plus en plus de mal à vendre nos chiens. On ne sait plus quoi faire".


A partir du 1er juillet, les éleveurs de chiens et de chats devront vendre leurs chiots et chatons avec une TVA à 20%, quand elle n’était que de 5,5% avant 2011, puis à 7%, et à 10% depuis le 1er janvier. En cause, la directive de Bruxelles sur les produits agricoles, qui a déjà frappé les centres équestres, faisant descendre cavaliers et chevaux dans la rue fin 2013.

Les élevages de chiens et de chats, qui eux aussi, ont manifesté en décembre à Paris, ont obtenu un sursis de 6 mois. Mais ils vont devoir y passer dans quelques jours. "Il y en a qui vont être obligés d’arrêter", pronostique Marc de Lavignère.

"En 2013, pour m’en sortir, j’avais baissé un peu mes prix. Là, on est obligé de répercuter la hausse de TVA, mais seulement en partie. Et le reste, ça sera autant de moins dans notre poche. Sinon, on aura du mal à vendre nos chiens. Un golden retriever, on le vendait jusque-là 850 €. Là, on va être obligé de passer à 925".

Concurrence des particuliers

Conscient que le prix demandé est élevé, il justifie: "Pour se lancer dans l’élevage de chiens, il faut investir lourdement". De nombreux espaces clôturés à l’extérieur, des box dans des bâtiments couverts, une maternité pour les mères et leurs petits. Les reproducteurs, tous avec pedigree, coûtent très cher. Il ne vend que des chiots avec Lof (livre des origines français), ce qui est très contraignant et onéreux. Chaque mois, il faut payer 7 à 800 € de croquettes, de gros frais de vétérinaire.

Ce qui énerve Marc de Lavignère, c’est que cette hausse des prix risque d’accentuer encore la concurrence entre les élevages professionnels et les particuliers qui ne sont soumis à aucune taxe, aucune cotisation, ni aucun contrôle, dès lors qu’ils se cantonnent à une portée par an. Et qui du coup n’ont d’autres frais que la nourriture. "Je ne suis pas contre le fait que les particuliers vendent leurs chiots. Mais il y a vraiment des abus, des gens qui trichent, qui multiplient les portées, et qui font n’importe quoi, sans aucun contrôle de la consanguinité, par exemple".

Il résume: "Dans ce milieu, il faut se battre pour faire son trou. Et cette augmentation de TVA, ça met en péril notre rentabilité".

* source : la charente libre

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