Mardi 7 décembre la Coordination Rurale de Haute-Vienne a été reçue par Madame Fabienne Balussou, Préfète officiellement nommée le 25 octobre dernier sur notre département.

Après un tour de table et les présentations faites, Pierrick Gouteron Président de la CR87, Fabien Couty et Thomas Hégarty ont tout d’abord souhaité la bienvenue à Mme la Préfète sur notre territoire, puis le Président Pierrick Gouteron a de suite souhaité connaître sa vision de l’agriculture haut-viennoise, comment elle envisage de porter et de défendre les projets agricoles, mais également quel soutien elle peut apporter aux paysans et leur rendre service.

Les échanges ont permis d’aborder différents sujets d’actualité :

La ressource en eau de notre territoire avec l’arrêté du 09 juin 2021 qui impose des contraintes drastiques et de fait limite la possibilité de faire des réserves afin de stocker l’eau de l’hiver pour irriguer l’été. Avec les épisodes de sécheresse que nous avons connus ces dernières années, cela relève du bon sens paysan. Mme la Préfète nous a signifié être très attentive aux derniers événements que se sont déroulés dans les Deux-Sèvres et a déjà pris connaissance des projets en cours sur le département et nous a dis être en recherche d’un « plan B » pour faire aboutir les dossiers. En tout état de cause, les projets déposés avant le mois d’août 2021, date de parution de l’arrêté au Journal Officiel, seront instruits sur la base de l’ancien arrêté. Le Président a fait remarquer que les retenues d’eau ont une utilité pour les exploitants agricoles, mais également pour les pompiers du SDIS en cas d’incendie. Cependant, il a également mis l’accent sur le fait que la définition d’un cours d’eau ne semble pas la même pour tous et que lors des contrôles réalisés par les agents de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), ceux-ci adoptent une attitude agressive et le fait qu’ils soient armés ne favorise pas les relations avec les paysans. Les énergies renouvelables qui tendent à se développer sur le département à travers le photovoltaïque sur toitures, au sol, mais également l’éolien. Mme la Préfète souhaite avant tout accompagner les agriculteurs dans le maintien d’un revenu décent tout en respectant le schéma des structures afin de ne pas faire perdre de surface agricole. Les élus font remarquer que lorsque les projets respectent la réglementation en vigueur et sont viables économiquement, il n’était pas question de s’y opposer.

Thomas Hégarty élu du nord du département, a évoqué les problèmes de saturation du poste source de Bellac et les conséquences que cela risque de causer sur les exploitations qui ont des projets mais également sur l’installation des jeunes. Pour certains dossiers, il a été annoncé aux porteurs de projets une attente de 8 ans pour espérer voir leur projet se concrétiser. Cela n’est pas envisageable. Mme la Préfète a connaissance du problème et les besoins sont clairement identifiés sur ce secteur, les études et les concertations semblent relancés, mais à ce jour aucune date de résolutions du problème n’est avancée.

Les coïncidences font parfois bien les choses et les derniers événements concernant la prédation et plus particulièrement la présence du loup sur notre territoire nous ont permis de faire entendre notre point de vue en matière de prévention. Mme la Préfète ayant assisté le matin même à la cellule loup qui s’est déroulée en DDT a pu également nous faire part des dernières informations sur ce sujet sensible. Les clichés pris la semaine dernière sur l’ouest du département ont permis d’identifier la présence d’un loup sur notre département. Nous lui avons rappelé que depuis quelques années, suite à des prédations sur les troupeaux, la CR87 avait très souvent alerté l’Office Français de la Biodiversité (OFB) sur les dérives que la présence de ce grand canidé allait causer sur un territoire tel que le nôtre, mais n’avait jamais été vraiment entendue ni prise au sérieux.

Mme la Préfète a souligné que selon l’OFB, l’animal ne serait que « de passage », comme cela a déjà été avancé sur d’autres départements (Lozère, Ardèche, Alpes…) où maintenant, il est implanté avec des meutes identifiées et on ne peut malheureusement que constater les dégâts causés sur les animaux d’élevage. Nous avons insisté afin que les services de l'État prennent conscience que la mise en protection de notre département de Haute-Vienne n’est pas possible et que nous souhaitions préserver la profession d’engager des moyens financiers inutiles. Elle souhaite travailler dans le respect du cadre réglementaire, avec l’ensemble des professionnels du monde agricole pour trouver des solutions viables, mais également prendre en compte l’impact psychologique et les enjeux que les prédations engendrent sur les éleveurs.

Les élus ont bien fait sentir que le loup sur le territoire, ils n’en veulent pas : ni de passage, ni implantés et bien que ce soit une espèce protégée par la convention de Berne, il faudra à terme que la régulation soit faite plus efficacement qu’elle est faite sur certains territoires pour le sanglier et le blaireau.

À l’issue de cet échange, nous avons renouvelé notre souhait de pouvoir travailler avec les services de l’État dans le seul but de faire avancer les dossiers et dans l’intérêt de paysans haut-viennois. Les mois à venir nous diront si Mme la Préfète est plus facilitatrice que son prédécesseur !

Nous remercions Mme Fabienne Balussou de nous avoir accordé cette audience et de nous avoir reçus en plus, aux couleurs de la Coordination Rurale !

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