Dimanche 2 février devait se dérouler en Lot-et-Garonne la journée Mondiale des Zones Humides organisée conjointement par tout un tas d'organisations environnementales et le SMEAG, l'ONEMA, auxquels s'était joint le Conseil Général du département. La CR47 s'est invitée à cette journée afin de faire connaître ses revendications.


La Chambre d'Agriculture avait été sollicitée pour y participer, mais a évidemment refusé à l'unanimité des élus, de se joindre à des individus responsables d'associations ouvertement contre l'agriculture moderne.

Pourquoi la CR47 a-t-elle réagi ?

Régulièrement, lorsque des projets de lacs naissent, l'administration s'y oppose, ayant constaté la présence d'une zone humide qu'il faut sauvegarder, dans l'emprise du projet de réserve. Aberrant, effectivement, que l'on veuille faire des retenues, là où coule de l'eau !!!

La CR47 est donc intervenue ce dimanche 2 février. Nos a prioris étaient fondés quant à l'idéologie folle qui anime les personnes à l'origine de ce genre de célébration.

Sur place étaient à la disposition du public des plaquettes dont voici quelques extraits: «Malgré les services et les bénéfices rendus, les zones humides sont menacées à la fois sur leur fonctionnement mais aussi sur leur existence même. Ainsi, les exemples d'atteinte à ces milieux sont multiples : drainage, rectification des cours d'eau, construction d'ouvrages hydrauliques; pratiques agricoles et sylvicoles intensives; urbanisation, artificialisation des sols; pollutions chimiques et organiques agricoles, industrielles et domestiques; surexploitation des ressources en eau; abandon de certaines pratiques agricoles; introduction d'espèces exotiques envahissantes; dérèglement climatique. Ainsi, la moitié des zones humides françaises a été détruite entre 1960 et 1990 et ce sont 2.5 millions d'hectares qui ont disparu depuis un siècle. Les milieux humides qui subsistent connaissent souvent une dégradation de leur qualité. Ces destructions et dégradations perdurent encore aujourd'hui, un constat valable de manière aussi inquiétante en Lot et Garonne. »

Ces phrases sont consternantes et occultent par idéologie et ignorance de leurs auteurs, combien l'agriculture récente, l'industrialisation, ont contribué au bien-être de nos sociétés. Certes des ajustements ont été nécessaires et le seront encore, les agriculteurs le savent et les font.

Heureusement que 2.5 millions d'hectares ont été assainis. 2.5 Millions d'ha représente 5 % du territoire français !!! (25 millions de tonnes de maïs dans l'absolu). La mise en perspective de ces chiffres suffit à anéantir les arguments qualifiant le désastre décrit plus haut.

Une conférence de presse avait été organisée quelques jours avant l'évènement.

Le président de la commission agricole du Conseil Général, Raymond Girardi était présent, du mauvais côté. Il y a déploré la pratique drainage de terres agricoles, responsable à ses yeux de la disparition des zones humides. Voila probablement ce qui justifie le retrait
des aides Conseil Général au drainage.

Une représentante de l'Agence de l'Eau Adour Garonne, également présente, a annoncé que la conservation des zones humides aurait permis d'éviter de nombreuses inondations et ainsi d'économiser 18 millions d'euros.
Comment sont établis de tels chiffres ? Leur annonce, comme précédemment, ne fait qu'alimenter, par leur énormité, leur imprécision, le discrédit qui pèse sur l'activité agricole.

La Coordination Rurale de Lot-et-Garonne attendait des Instances dirigeantes et politiques du département : Conseil Général, Préfecture, un peu plus de discernement quant à l'importance que méritait cette fameuse "journée des zones humides", importance nulle de notre point de vue.

Vu l'excès d'eau chronique que subit notre département depuis plusieurs mois, transformé en vaste zone humide, le maintien de cette manifestation a été perçu comme une provocation par les agriculteurs de la CR.

Ce dimanche, au contact de ces diverses associations, nous avons pu constater combien le dialogue est impossible. Leurs raisonnements passéistes, irréalistes, partiels et unilatéraux se révèlent dangereux pour notre société. C'est pourtant ceux-ci qui insidieusement progressent.

Quiconque de responsable ne peut contester la légitimité de notre réaction qui va au-delà de nos intérêts.

Le nouveau Ministre de l'agriculture allemand peu favorable aux surfaces d'intérêts écologiques a dit très récemment «Nous avons une obligation éthique et morale de produire, de manière pérenne, des denrées alimentaires sur les surfaces que nous avons.»

Ce sont des propos que j'aurais aimé entendre dans la bouche de notre Ministre de l'agriculture. Il en deviendrait Ministre des agriculteurs. Ce que, ni lui, ni aucun de ses prédécesseurs ne sont plus depuis longtemps. Ils suffiraient à nous motiver, et donner de l'espoir à nos jeunes.

 

Cliquez sur le lien pour lire l'article paru dans la presse : http://www.sudouest.fr/2014/02/02/couthures-sur-garonne-47-la-journee-des-zones-humides-un-peu-mouvementee-1449075-3755.php

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