La crise de l'élevage bat son plein. Pour faire comprendre leur mécontentement, les agriculteurs de la CR24-MP ont reçu mercredi dernier le préfet de la Dordogne sur l'exploitation de l'un des leurs, Cyril Condemine, éleveur de bovins viande à Saint-Privat-des-Près. Cette rencontre fait suite aux actions menées à Castelnaud-la-Chapelle (rencontre avec Germinal Peiro) et à Bergerac (rendez-vous avec le secrétaire de la sous-préfète de Bergerac et contrôles de l'origine de la viande dans des restaurants).


Durant la visite, l'éleveur n'a pas hésité à faire part au préfet des difficultés qu'il rencontre au quotidien ainsi que celles du monde paysan en général. Le Préfet a été attentif aux propositions de la CR suite aux annonces sur le plan national du Gouvernement du 22 juillet dernier (à lire en cliquant ici). La CR24-MP n'a pas manqué de parler des problèmes locaux comme :


- la tuberculose dont le nombre de foyers augmente année après année. La découverte de cas de tuberculose est toujours un moment difficile pour un éleveur. Même si l'éradication de cette maladie doit rester une priorité, le recours systématique à l'abattage total n'est pas la solution, comme en témoigne la réapparition de foyers suite à des abattages totaux.


- les zones vulnérables. La CR24-MP a déposé au mois de mai un recours gracieux auprès du préfet coordonnateur du bassin Adour Garonne (à savoir le Préfet de Midi Pyrénées) concernant la désignation des zones vulnérables : 87 communes sont concernées en Dordogne. Avec l'extension de la zone vulnérable, les agriculteurs vont devoir faire des aménagements coûteux sur leurs exploitations. Non seulement ces investissements ne rapportent rien aux producteurs mais en plus ils n'ont aucune justification environnementale ou scientifique. En effet, un nouveau critère de 18mg de nitrates par litre d'eau dans les eaux superficielles a été fixé pour faire rentrer le plus de communes possibles sous les contraintes des zones vulnérables. Cette extension est réellement un marchandage politique pour éviter à la France de payer une amende trop lourde à Bruxelles.


- les Fonds d'Allègement des Charges financières (FAC). Seulement 13 dossiers ont été déposés pour les élevages porcins pour une enveloppe de 600 000 €.


- l'avance de trésorerie (ATR). La CR24 a fait part de son inquiétude concernant cette mesure qui engendre des frais d'instruction de dossier. Il convient de rappeler que ce n’est pas le montant de l’apport de trésorerie remboursable qui est pris en compte, mais seulement le montant des intérêts pris en charge par l’administration. Il y a une forte probabilité pour que les versements d’aides définitifs ne soient réalisés qu’en début 2016 (on parle de janvier).

 

La CR24-MP a rappelé au préfet que la TVA sociale, la régulation des marchés et une meilleure gestion européenne restent des solutions facilement envisageables pour que les agriculteurs puissent vivre dignement de leur métier.

 

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