La Coordination Rurale de Corrèze a rencontré le 27 août dernier le nouveau Préfet de Corrèze et les services de la Direction départementale des territoires pour présenter le syndicat et faire part de ses inquiétudes concernant de nombreux dossiers.

La non revalorisation des retraites agricoles

La proposition de loi votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale et par la mandature précédente permettant aux non-salariés agricoles de percevoir une retraite de 85% du Smic pour une carrière complète avait suscité de grands espoirs. D’autant plus que la Commission des affaires sociales du Sénat a voté cette loi le 21 février 2018 avec application immédiate. Après la pression sur les revenus des retraités par la hausse de la CSG, le gouvernement a mis au grand jour son mépris pour les retraites des non-salariés agricoles (NSA). Malgré un financement prévu par une taxation des transactions financières, le gouvernement a une nouvelle fois fuit ses responsabilités en introduisant l’amendement N° 3 qui renvoie l’application de cette revalorisation à 2020 où une future harmonisation des retraites est attendue. Refusant ce report, le Sénat n’a pu que rejeter la proposition de loi, en effet, l’application du 44-3 oblige un vote bloqué sur tous les articles.

A partir d'un cas concret, les élus présents ont démontré en listant les charges incompressibles du quotidien, qu'il est impossible de vivre avec 800 euros par mois, retraite servie pour une carrière complète, en dessous du seuil de pauvreté.

Nous dénonçons cette discrimination, prorogée par le gouvernement, entre l’application de la loi pour les salariés et les non-salariés au sein du même régime mutualiste MSA.

La future Politique agricole commune (PAC)

Cette future PAC nous offre un réel manque de visibilité sur le long terme alors même que sa mise en place est prévue dans deux ans, pourtant le moindre investissement pour un chef d’exploitation est budgété lui sur une période de cinq ans minimum. La baisse de 5 % prévue sur le 1er pilier est pour la CR inenvisageable, il est impossible de diminuer le budget de la Pac sans instaurer au préalable des prix rémunérateurs. Or la garantie d’un niveau de vie équitable pour tous les agriculteurs, basée sur des prix rémunérateurs repose sur trois mesures clés : - la régulation des productions agricoles et de leur prix sur la base de leur réelle valeur économique ; - l’harmonisation des normes au sein de l’Europe que se soit en matières sociale, fiscale et environnementale, pour supprimer les sources de concurrence déloyale au sein des États membres. - La consécration et mise en place de l’exception agriculturelle à l’OMC,

La CR19 a également évoqué la distorsion qui existe entre les États membres de l’union européenne en matière de coût de la main d’œuvre.

L’installation et la transmission

Les élus de la CR19 ont mis en avant le contexte peu favorable aux installations des jeunes en agriculture. La fiscalité lors des transmissions a été évoquée, notamment la possibilité d’exonérer l’outil de travail de frais de succession. Autre point noir abordé, la difficulté pour installer des jeunes lorsque les prix de nos produits se sont pas à l’attendu et par conséquent porte atteinte au bien-être au travail de nos agriculteurs.

Les filières

Nous avons fait part de nos inquiétudes concernant notamment la filière du veau de lait sous la mère, fleuron de notre département corrézien. Nous constatons un réel manque de communication sur ce produit et sur le savoir-faire et l’engagement des éleveurs envers cette production exigeante.

Fin de l’aide au mélange légumineuses et graminées

L’arrêt de l’aide au mélange légumineuses et graminées, qui avait été instaurée pour obtenir une meilleure autosuffisance alimentaire, faire face aux changements climatiques et la nécessité d’améliorer nos rendements de surfaces en herbes de nos explorations agricoles. C’est un nouveau coup porté aux éleveurs de bovins et ovins, qui ont déjà subi une baisse de l’aide au bovin et allaitant, de l’aide ovine et pour certains de l’ICHN.

La sécheresse

Les élus ont fais part de leur crainte face au manque de fourrage en raison de la sécheresse qui sévit sur le limousin depuis maintenant plusieurs mois. Il est très difficile pour les éleveurs de s’approvisionner en paille car nous subissons une concurrence déloyale d’autres pays européen sur l’approvisionnement en paille. En effet, ces derniers achètent la paille pour alimenter les méthaniseurs et inévitablement cela engendre une flambée des prix.

Le retour du loup en limousin

Nos ancêtres ont exterminés les loups dans les années 1930. Cet animal n’est pas compatible avec nos activités d’élevage en plein air. Nous ne tolérerons pas cette contrainte supplémentaire sur nos exploitations. Les éleveurs n’ont pas à s’adapter sans cesse aux volontés de quelques écolos blottis dans leurs bureaux et bien loin de nos préoccupations quotidiennes.

Les mouvements végans

Nous avons rappelé que l’homme est un omnivore et que les mouvements végans contribuent uniquement à véhiculer une mauvaise image des éleveurs. Au travers d’images chocs, ils poussent nos enfants à refuser de se nourrir correctement. Nous sommes très inquiets pour les générations futures, qui risquent d’être carencées et de fait, auront une espérance de vie plus courte. Nous ne pouvons pas nous lever contre certaines productions sous prétexte que nous n’aimons pas le produit. L’État doit prendre ses responsabilités et interdire ces rassemblements extrémistes qui représentent à peine 1 % de la population française.

Les élus de la Coordination Rurale de Corrèze tiennent à remercier Monsieur le Préfet de Corrèze et Monsieur Geay de la DDT pour l’attention qu’ils ont bien voulu leur accorder et la prise en compte de leurs inquiétudes.

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