La Coordination Rurale des Hautes-Alpes, après 5 années d’existence, vient d’obtenir la représentativité.

L’arrêté préfectoral n°05-2018-01-31-003, portant l’habilitation des organisations syndicales d’exploitants agricoles à être représentées au sein des commissions, comités professionnels ou organismes à vocation agricole des Hautes-Alpes inclut la Coordination Rurale des Hautes-Alpes (CR05). Cette habilitation va nous permettre de siéger au sein de la CDOA (Commission départementale d’orientation agricole) avec voix délibérative, du Comité technique départemental SAFER, ainsi que dans les commissions liées aux calamités agricoles, etc.

La CR05 se félicite de pouvoir dorénavant participer de manière plus complète et décisionnelle à la vie agricole du département. Comme elle le fait depuis le début, la CR05 va continuer sa mobilisation sur des sujets locaux et nationaux.

 

Label « zéro résidu de pesticide » : de nombreuses interrogations

Un collectif de maraîchers et arboriculteurs a annoncé en février dernier la création d’un nouveau label garantissant aux consommateurs « zéro résidu de pesticides » pour les fruits et légumes frais. La CR05 s’interroge sur ce label qui peut être trompeur pour les consommateurs. Les fruits et légumes pourront être cultivés hors-sol ce qui est interdit en agriculture bio (seules les cultures en pleine terre sont autorisées). Tous les produits de synthèse sont interdits, les fertilisants minéraux et les produits de bio-contrôle sont autorisés. Selon le président du collectif, ce label « garantira au consommateur que le produit ne présente pas plus de 0,01 mg de pesticide au kilo ». Avec un tel raisonnement, tout laisse à penser que les fruits et légumes vendus en grande surface sont toxiques pour les consommateurs. Les produits actuellement mis sur le marché doivent répondre aux normes sanitaires et ne peuvent dépasser la limite maximale de résidus (LMR). À travers ce label, cette norme LMR est totalement décrédibilisée et remet donc en question les normes françaises. Par ailleurs, quelle échelle sera concernée par niveau de 0,01 mg/kg de détection ? Est-ce 0,01 mg/kg par matière active identifiée ? Pour l’ensemble des résidus ? Ce seuil est sans doute la limite actuelle où, techniquement, on ne sait plus détecter. Demain, par des moyens technologiques améliorés, on pourra sans doute détecter des traces plus fines puisque la culture a bien reçu des produits phytosanitaires. Qu’en sera-t-il alors de la démarche ? Sera-t-elle toujours tenable ? Vendre sous le label zéro résidu, peut laisser penser aux consommateurs que la culture n’a pas reçu de produits phytosanitaires, or ce n’est pas le cas. Dans ces temps où les agriculteurs sont extrêmement contrôlés sur leurs pratiques, où la société civile impose des contraintes impactant fortement leur activité et créant de forts surcoûts sur leurs entreprises, nous n’accepterons pas que cette offre soit une tromperie supplémentaire pour le consommateur.

 

La problématique loup

Pour la CR05, il est certain que dans le cadre du Plan Loup que le ministre de l’Écologie veut imposer aux éleveurs, l’objectif des 500 loups sera, s’il ne l’est pas déjà, très rapidement atteint. Sachant que l’espèce Canis lupus en Europe se porte merveilleusement bien, vouloir 500 loups sur le sol français relève d’un choix politique et non d’une nécessité pour l’espèce. Pour rappel, depuis 1992, le protocole de comptage des loups est toujours au stade expérimental. L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) fait état de 360 loups avérés (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas plus). Il faut également noter que la modélisation de l’évolution de la population lupine ne tient pas compte de l’hybridation qui favorise pourtant une reproduction rapide. En revanche, la comptabilisation précise des victimes des loups nous livre le chiffre effrayant de près de 12 000 animaux d’élevage en 2017. Un plan expérimental est aussi mis en place au sujet des attaques de loup sur les troupeaux. La CR05 demande au ministère de l’Agriculture de faire leurs expérimentations avec leurs propres brebis ; les éleveurs en ont assez de cette pression quotidienne. Une expérimentation pourrait être menée sur la base du volontariat en fonction des territoires et par des éco-volontaires. Les éleveurs leur vendraient ainsi leurs bêtes de réforme pour constituer les troupeaux. Bien entendu, ces expérimentations se pratiqueront en dehors des zones d’élevage car les éleveurs ne veulent plus du loup ! Ils n’en ont d’ailleurs jamais voulu.

 

Les Agricultrices sont des combattantes, elles méritent d’être mieux reconnues et considérées !

Les agricultrices élues du comité directeur, présidentes des sections spécialisées, des régions et des départements se sont réunies fin 2017 pour lancer officiellement la section « Agricultrices », de la Coordination Rurale. L’occasion de faire le point sur l’année 2017 au cours de laquelle Catherine Laillé a rencontré à 4 reprises la délégation aux droits des femmes du Sénat, et a contribué à la rédaction des 40 recommandations pour améliorer la condition des femmes en agriculture. En effet, plusieurs élues de la CR s’étaient alors réunies pour établir des propositions dont certaines ont été retenues par la délégation, ce qui est très encourageant. Au sein du réseau CR, plusieurs initiatives ont été relevées, notamment celle des élues CR de la chambre d’agriculture de la Charente qui ont organisé une journée spéciale « agricultrices » très intéressante sur une exploitation avec une conseillère en prévention de la MSA. De nombreux défis restent à relever, notamment au niveau des statuts, de la formation, du remplacement pour congé maternité, le relèvement des retraites, la représentation dans les OPA… La CR se doit d’être actrice et force de propositions pour épauler les agricultrices et faire avancer leurs droits. Nos élues se donnent, entre autres, 2 objectifs prioritaires : faire aboutir les 40 recommandations de la délégation sénatoriale par des réformes parlementaires et préparer les élections chambres d’agriculture de 2019.

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