Le 6 novembre dernier, la Coordination Rurale (CR), représentée par Bernard Lannes, président, Damien Brunelle, premier vice-président, et Max Bauer, secrétaire général adjoint et président de l’Uniphor, a rencontré Maud Faipoux, conseillère filières végétales, sortie de la dépendance aux produits phytosanitaires.

Sortie de la dépendance aux produits phytosanitaires, qu’en est-il exactement ?

Interrogée sur l’intitulé et les objectifs de son poste, la conseillère a répondu que la sortie de l’utilisation des produits phytosanitaires ne doit pas être brute et que sa mission ira dans ce sens. La volonté politique étant d’accompagner au mieux les agriculteurs dans cette transition.

Nos représentants ont insisté sur le fait que l’on nous parle de sortie et de suppression mais il faut des alternatives aussi efficaces que ce qui est supprimé, sans compromettre la survie des exploitations. Il est inconcevable de laisser les agriculteurs dans des impasses techniques ; les dérogations pour l’utilisation de produits ne sont pas la solution. La conseillère a convenu, qu’effectivement, mettre en place des dérogations à chaque campagne traduit bien que l’on passe à côté de quelque chose. Si un produit est retiré ce n’est pas pour rien et la suppression n’intervient pas du jour au lendemain. Le préavis est connu, les maladies aussi, il faut donc faire le maximum pour qu’une solution soit trouvée d’ici la suppression.

Séparation du comptage en volume des produits phytosanitaires biologiques et conventionnels, une demande de la CR

En France, les chiffres concernant l’utilisation des produits phytosanitaires bio et conventionnels sont mélangés, alors qu’en Suisse, les deux sont annoncés séparément. La CR estime qu’il faudrait faire la même chose en France pour avoir une vision plus claire de la situation.

En effet, les produits utilisés en bio (soufre et cuivre), sont plus lourds, et s’utilisent en plus grande quantité que d’autres produits employés en agriculture conventionnelle. L’AB nécessitant davantage de traitement, les chiffres en volume augmentent inexorablement si la part de l’agriculture biologique augmente sur le territoire, et ce même si de plus en plus de produits biologiques sont utilisés en agriculture conventionnelle. D’ailleurs, c’est ainsi que la conseillère analyse la situation. Elle estime en effet que l’augmentation du volume des produits phytosanitaires est un marqueur de l’augmentation de la part de l’agriculture biologique en France. Elle considère donc que cela va dans le bon sens.

Si son analyse est exacte, les quantités de produits phytosanitaires devraient donc continuer d’augmenter dans les prochaines années. Selon la conseillère, il s’agit d’un sujet délicat à aborder avec le grand public car, effectivement l’utilisation des produits augmente mais cela prouve qu’il y a davantage d’agriculture biologique.

Ce rendez-vous a permis de prendre un premier contact avec la conseillère et de lui transmettre nos positions et nos propositions notamment vis-à-vis des produits phytosanitaires. La CR est neutre sur ce sujet, elle est composée d’agriculteurs qui veulent vivre de leur métier. Elle a d’ailleurs créé le festival NLSD qui est un excellent moyen de prouver sa neutralité et ses initiatives innovatrices. À la CR, nous défendons toutes les agricultures et tous les agriculteurs.

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