Venus de toute la Normandie, des agriculteurs de la CR se sont mobilisés ce jeudi 4 mars pour alerter sur le malaise agricole, ses causes et ses conséquences. Notre objectif : envoyer un message fort en cette semaine habituellement consacrée au Salon de l’Agriculture. L’agriculture va mal ; elle subit un plan social sans précédent dans l’indifférence générale !

"Cette période est traditionnellement marquée par le Salon de l’agriculture qui se veut une vitrine de l’excellence", déclare Yvette Lainé, présidente de la CR Normandie, "ne se tenant pas cette année, nous sommes venus à Paris pour parler de ce qui se passe vraiment dans nos campagnes".

Les causes de ce malaise agricole, que nous dénonçons depuis trop longtemps :

Des prix bas tout d’abord (effet ciseau des charges qui montent et du prix des produits qui stagne voire baisse) qui rétribuent mal les agriculteurs, dont les revenus sont parmi les plus bas de la société (1 agriculteur sur 3 gagne moins de 835 €/mois, aides PAC comprises). Une écologie bête et méchante qui « lave plus vert que vert » en imposant des normes toujours plus contraignantes et parfois absurdes, alors que des produits rentrent sur notre territoire sans les respecter, mais aussi une méconnaissance et un dénigrement de notre métier par certains médias et certains responsables politiques.

Les conséquences de ce malaise agricole que nous déplorons :

Les dettes des exploitants agricoles sont de plus en plus exorbitantes et s’accumulent. Les fermes ferment (1 500 dépôts de bilan par an). En moyenne, quasiment 2 de nos collègues agriculteurs se suicident chaque jour. Des pendus ont également été accrochés aux arbres pour leur rendre hommage symboliquement et mettre les citoyens face à cette triste réalité.

"Nous devons alerter dès maintenant les citoyens sur cette situation, notre avenir alimentaire en dépend. Aujourd'hui, nous faisons le constat que les installations sont en berne et qu’un agriculteur sur deux partira à la retraite d’ici à 2026. C'est une vraie menace pour notre souveraineté alimentaire", explique Yvette Lainé, présidente de la CR Normandie, "il faut que les consommateurs prennent conscience de l’importance d’acheter des produits français. Pour nous, mais aussi pour eux. Nos produits sont sains avec de nombreuses qualités nutritives, gustatives et sanitaires, de nombreuses études en sont témoins".

Les représentants de la CR nationale étaient présents et ont pris la parole :

Sophie Lenaerts, éleveuse et responsable de la section lait de la CR, a dénoncé l’inefficacité de la loi Égalim :

« Il suffirait de changer un mot pour que la loi EGA ait un réel impact sur notre revenu : obliger les industriels à appliquer l’indicateur de coûts de production de l’interprofession, fixé à 403 euros les 1000 litres, déjà obsolète (450 euros les 1000 litres pour se dégager un SMIC) au lieu de les laisser acheter le lait au prix indicateur du syndicat majoritaire, fixé à 344 euros les 1000 litres. »

Bernard Lannes, Président national de la CR, a voulu rappeler que loin de cette image idyllique véhiculée par le Salon de l’Agriculture chaque année, l’agriculture va mal !

« Le Salon de l’agriculture montre le visage de l’agriculture qui va bien, mais la réalité est toute autre ! Il y a 1500 dépôts de bilan par an : nos fermes ferment ! Il faut le dire et le répéter ! »

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