Le lundi 4 juillet 2022, les présidents de la CR67 et de la CR68 ont pu participer à la session décentralisée de la Chambre d’agriculture d’Alsace qui s’est déroulée à la ferme Ritzenthaler dans la commune de Jebsheim.

La thématique principale de cette rencontre était l’installation et la transmission aux jeunes agriculteurs. Quelques politiques étaient présents, Louis Laugier, préfet du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, députée de la 1ère circonscription du Haut-Rhin ainsi que des journalistes. Mais à noter surtout, la participation de quelques jeunes agriculteurs installés ou prévoyant une installation invités pour témoigner de leur expérience personnelle et faire mention, bien entendu, des aides reçues de la part Chambre d’agriculture et de ses partenaires (MSA, FDSEA, CRAGE ...).

Intervention marquante du président de la CR67

Cette rencontre qui se voulait très protocolaire avec des discours policés et des allocutions répétitives, a été secouée par l’intervention de Paul Fritsch, président de la Coordination Rurale du Bas-Rhin.

« Je suis ravi de voir que la CR ait enfin diffusé son message dans le monde de la FNSEA et des JA-Fédé. Développer la souveraineté alimentaire et établir un pris rémunérateur pour tous les agriculteurs, c’est le credo que la Coordination Rurale prône depuis des années déjà. Monsieur le Président de la Chambre disait plus tôt : « le passé ne peut pas construire l’avenir ». Je dirais même plus : « le passé avec les gens du passé ne peut pas construire l’avenir », a-t-il déclaré avant de revenir sur le fait qu’aucun représentant de la CR n’apparaissait sur la liste des invités dans le mail d’invitation. Il a ajouté en outre que son fils, installé depuis deux ans maintenant, s’était vu refuser les aides et les ressources mises en avant lors de cette réunion, simplement parce qu’il n’adhère ni au syndicat des Jeunes Agriculteurs, ni à celui de la FNSEA mais aussi, et surtout, parce qu’il est le fils d’un adhérent à la Coordination Rurale qui fait entendre sa voix lors de ce type de rencontre !

Paul Fritsch a également évoqué le manque d'installation des jeunes agriculteurs (1 installé pour 2 exploitants cédants) et a rappelé que « pour installer des jeunes, il faut pouvoir leur garantir une vie économiquement, socialement et sereinement vivable et durable. Ce qui passe avant tout par des prix rémunérateurs. D'ailleurs, on peut admirer, ou plaindre ces jeunes qui se lancent dans un tel investissement pour produire du lait payé actuellement en dessous du prix de revient ! En outre, le jeune qui s'installe doit pouvoir avoir en perspective une retraite digne et décente ». Ce dernier point à d’ailleurs été confirmé par l’allocution de Gabrielle Rolli, agricultrice à la retraite et représentante de la Section des Anciens Exploitantes (SDAE) pour les FDSEA du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

La remarque de Paul Fritsch au président des JA/FDSEA, faisant observer que la Coordination Rurale a, elle aussi, une « section jeunes », a suscité un long échange de points de vue.

Si pour les JA, un jeune qui s'installe doit obligatoirement adhérer aux JA-Fédé car ils seraient les seuls à avoir droit à la parole et à être reconnu par les instances, la CR fait tout de même remarquer qu’une adhésion à un syndicat est libre et non-obligatoire, et qu’en tant que syndicat représentatif au niveau départemental, régional et national, la CR participe aux différents comités, commissions et réunions. La section jeune de la CR est force de proposition, et la Coordination Rurale est le seul syndicat à défendre toutes les installations, dans le cadre et hors cadre familial, avec ou sans aides, et surtout sans priorité de l'une sur l’autre.

Les questions d'actualité révèlent l'inquiétude des agriculteurs

Même si l’allocution des intervenants portait principalement sur le thème de l’installation et de la transmission aux jeunes agriculteurs, d’autres sujets ont toutefois été abordés : l’irrigation et l’installation de bassines pour lutter contre les périodes de sécheresse, « l’agribashing » ambiant dans la société, la nouvelle PAC et les contraintes qu’elle impose aux agriculteurs, l’inquiétude par rapport à « l’effet ciseaux » qui pourrait subvenir suite à la hausse des charges agricoles depuis le début du conflit en Ukraine, les dégâts causés par les sangliers notamment dans le département du Haut-Rhin, etc.

La réunion fut clôturée par l’intervention du préfet du Haut-Rhin qui tenait à souligner « la relation de confiance qui existe entre les instances politiques et le monde agricole », lui permettant d’entendre et de mieux comprendre les problématiques liées à ce milieu afin de proposer de meilleures solutions pour les résoudre.

Dans la même catégorie

Grand-Est
Grand-Est
Grand-Est
Grand-Est