La Coordination Rurale participait jeudi 1er avril au point hebdomadaire « confinement » avec le ministre de l'Agriculture pour faire le point sur les difficultés posées par ce troisième confinement. Ce dernier a partagé nos préoccupations et la CR espère qu'il accordera des délais supplémentaires pour la PAC et plus de souplesse pour d'autres formalités comme le renouvellement du Certiphyto ou les dossiers d’installation. Le Ministre veillera à ce que les chasseurs puissent « gérer » les nuisibles au moment des semis pour éviter les attaques de corvidés comme l'an dernier.

La Coordination Rurale a demandé que les agriculteurs soient considérés « profession prioritaire » pour la garde des enfants afin de pouvoir continuer à travailler et d'assurer l’approvisionnement alimentaire. À cette période de l’année, des arboriculteurs et des maraîchers jouent leur récolte. Ces derniers, déjà pénalisés par des absences de salariés devant garder leurs propres enfants, vont devoir travailler plus. En avril dernier, l’État avait pris en charge 112 euros sur les 150 euros de coût d’une journée de remplacement pour les agriculteurs contraints de garder leur(s) enfant(s) à domicile pour cause de fermeture des écoles. Pour ce nouvel épisode, la Coordination Rurale demande un effort plus important. Bien que le ministre renvoie les agriculteurs vers le service de remplacement, la demande de la CR a été précisée par écrit :

Monsieur le Ministre,

Ce troisième confinement qui entraîne la fermeture des crèches et établissements scolaires est de nouveau extrêmement compliqué à gérer pour les agriculteurs et agricultrices.

En avril dernier, l’État avait pris en charge 112 euros sur les 150 euros de coût d’une journée de remplacement pour les agriculteurs contraints de garder leur(s) enfant(s) à domicile pour cause de fermeture des écoles. Pour ce nouvel épisode, la Coordination Rurale demande un effort plus important.

Et pour cause, cette charge supplémentaire n’est pas supportable pour une profession qui a été considérée comme la « deuxième ligne » et qui est en proie à d’importantes difficultés économiques apparues bien avant la crise sanitaire que nous traversons. Continuer à produire l’alimentation de nos concitoyens est nécessaire, le chômage partiel n’est pas possible et garder ses enfants tout en travaillant sur l’exploitation non plus.

Les agriculteurs et agricultrices travaillent, comme les soignants, avec du vivant, et ils s’adaptent à lui et à la météo, pas l'inverse, pour répondre aux besoins vitaux de la population. Les circuits courts (paniers, ventes à la ferme…) ont été fortement plébiscités pendant la crise et ce type d’activité n’est possible que lorsque la famille a une solution de garde ou que les enfants sont en âge d'aller à l'école. À ce titre, la profession doit être reconnue comme faisant partie des professionnels prioritaires, au même titre que l'avaient été les pompiers, policiers...

Par conséquent, nous vous sollicitons par la présente afin que le même régime dérogatoire que celui mis en place pour les enfants de soignants soit appliqué pour les agriculteurs.

Certaine de l’attention que vous porterez à notre demande, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.

 

Catherine Laillé Responsable de la section Agricultrices

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