Engrais, carburant, irrigation exceptionnelle suite aux épisodes de sécheresse… les charges explosent pour les agriculteurs dans un contexte contexte géopolitique tendu. Dans le département du Nord, ils doivent encore faire face à d’autres exigences et se battre sur un autre front. Administratif celui- là. Dernièrement, l’OFB (Office français de la biodiversité) a, en effet, multiplié ses interventions auprès des paysans.

Loin d’accompagner nos agriculteurs, les agents de l’OFB mènent exclusivement des opérations de contrôle sur les pratiques agricoles. Avant toute chose, il ne s’agit pas, ici, de défendre à tout prix, les agriculteurs qui, bien que conscients et informés des pratiques à éviter, essaient tout de même de contourner la réglementation et « se font prendre ». En revanche, nous constatons que dans certains de ces contrôles, les agriculteurs n’ont pas connaissance de tous les éléments détenus par l’OFB. Certaines données, connues des seuls agents, ne sont pas vérifiables sur le terrain.

Ainsi, nous avons constaté un manque de cohérence entre les cartes utilisées par les agents de l’OFB et celles établies selon la PAC. En effet, alors qu’un élément est déclaré comme étant un fossé à la PAC, il sera un cours d’eau pour l’OFB. De même, une broussaille se retrouve à être une haie… Comment ne pas se sentir révoltés ? Il est tout à fait normal que les documents PAC soient la référence pour l’agriculteur: une partie de sa rémunération en est dépendante (suite à une politique de dévalorisation des prix à laquelle la CR s’est toujours opposée). Et un décalage de pratique entre les déclarations et l’activité au champ peut avoir des conséquences désastreuses pour l’exploitation. Aujourd’hui, plusieurs agriculteurs se retrouvent ainsi convoqués au tribunal ! Cette situation est inappropriée et choquante aux yeux du monde agricole. D’autant plus quand on compare avec le traitement accordé aux dépôts sauvages récurrents pratiqués par des individus peu scrupuleux. La plupart du temps, ils ne sont pas inquiétés par la justice et encore moins par les services de l'OFB !

Face à cette situation, la CR 59 a demandé une entrevue avec la DDTM et l’OFB pour clarifier la situation et trouver des solutions. Face à un système administratif trop pesant et opaque, nous demandons à ce qu’il y ait d’abord une discussion avec les agriculteurs avec un temps d’accompagnement. Ensuite seulement, une sanction peut être envisagée si la personne ne tient pas compte des règles. Mais certainement pas l'inverse... Il est hors de question d’être traité de hors-la-loi quand on pratique son métier du mieux qu’on peut… L’épaississement du mille-feuille administratif, mène à une incompréhension généralisée de de la part de tous les agriculteurs du département et génère inévitablement d’importantes tensions.

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