Le 8 janvier, la Coordination Rurale de Mayenne a adressé un courrier à notre ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. L’objectif de la CR 53 étant d’attirer son attention sur une accumulation de circonstances qui détruit chaque jour un peu plus l’élevage mayennais qui est le poumon de notre département.

La sécheresse et ses conséquences

Suite à la réunion technique du comité départemental d’expertise des calamités agricoles du 10 décembre 2020, la CR53 a appris que la zone Est du département de la Mayenne, très fortement impactée par la sécheresse de 2020 et celles antérieures, ne pouvait prétendre à la reconnaissance de calamités agricoles du fait de l’application aveugle de calculs administratifs. Les relevés satellitaires et les observations confirment pourtant le caractère exceptionnel de la sécheresse qui a sévi sur cette zone. De même, la mission d’enquête, déclenchée très tôt suite aux remontées des éleveurs, atteste des dégâts infligés aux cultures. Il est incompréhensible que le procédé de calcul administratif occulte totalement les données satellites et les observations de terrain (cubages, photos, etc.). Les assurances récoltes ne répondent que partiellement au problème récurrent des sécheresses, dans la mesure où les franchises sont des pertes directes que nous ne pouvons pas supporter, compte tenu de la non prise en compte de nos coûts de production.

La méthanisation

La méthanisation concurrence directement l’élevage sur les surfaces qui lui sont dédiées, à cause de l’introduction de cultures dans les méthaniseurs. Nous voyons ainsi grimper le prix des fourrages sur pied en période de pénurie (maïs ensilage, paille, couverts, etc.). L’’utilisation de surfaces agricoles pour produire de l’énergie n’est pas anecdotique. À titre d’exemple, un projet de méthanisation dans le sud de la Mayenne va monopoliser 160 ha de terres arables.

L’irrigation

L’irrigation est une arme face au changement climatique trop brusque et trop rapide que nous subissons. Les petits projets peu onéreux, comme des étangs par exemple, dans des périmètres le permettant doivent être encouragés et facilités pour permettre une irrigation ciblée. L’eau est en effet un facteur non négligeable de production et d’autonomie fourragère. Plus de projets doivent être approuvés et plus vite.

La souveraineté alimentaire

Enfin, la reconquête de notre souveraineté alimentaire, mise en avant par le Président de la République, est nécessaire à notre pays. Ce défi vient s’ajouter à d’autres encore, intimement liés et dont notre souveraineté alimentaire dépend, comme le renouvellement des générations ou le changement climatique qui menace l’élevage. Ces deux chantiers sont colossaux, car le renouvellement des générations ne peut avoir lieu sans répondre au défi du changement climatique qui intervient en plus de l’absence de reconnaissance de nos coûts de production.

Le but de ce courrier était de présenter une partie des difficultés auxquelles sont confrontés les agriculteurs afin de démontrer la nécessité de revenir sur la décision inappropriée prise par le comité départemental d’expertise des calamités agricoles afin que des aides directes puissent être versées au plus vite aux éleveurs de l’Est Mayennais.

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