Pour répondre positivement à l’objectif inscrit dans la loi d’atteindre un taux de 50 % de produits locaux à l’horizon 2022, dont au moins 20 % de produits issus de l’agriculture biologique le gouvernement a réuni aujourd’hui une instance informelle regroupant l’ensemble des parties prenantes du secteur de la restauration collective.

« On est encore loin d’actes concrets, mais ça part d’une bonne intention », indique Tristan Arlaud représentant de la Coordination Rurale. Face à ceux qui indiquent que la restauration collective à juste besoin de moyens supplémentaires, l’agriculteur pense au contraire qu’il faut repenser l’approvisionnement en repartant de la base. « J’ai pu partager mon expérience sur la commune de Puy-Sainte-Réparade (13) où avec un groupe d’agriculteurs nous nous sommes organisés pour structurer l’offre au sein d’une plateforme qui approvisionne la restauration collective avec de la production ultra locale, à coût quasi identique ».

« Convaincus par les circuits courts, j’ai toujours privilégié la vente locale avec l’envie de voir ces circuits courts se développer à plus grande échelle. En 2014 nous avons signé avec une dizaine d’autres agriculteurs locaux (maraîchers, volaillers) et une cinquantaine de clients fidèles les statuts de l’Association de Développement de l’Agriculture du Puy-Sainte-Réparade (ADAPSR), pour faire ce que les politiques ne faisaient pas. À savoir organiser les circuits courts et privilégier l’agriculture locale », souligne Tristan. « Nous avons donc co-construit un Projet Alimentaire Territorial (PAT) qui ne portait pas encore ce nom ».

Ces projets alimentaires territoriaux permettent de coordonner le développement agricole, la transformation, la distribution et l’accès à des marchés locaux importants tels que la restauration collective (publique et privée), via la mise en réseau des acteurs publics, privés et des consommateurs à l’échelle d’un territoire.

Pour la CR les Chambres d’agriculture ont un rôle important à jouer dans le développement des PAT car ce sont des organes susceptibles de promouvoir, coordonner et animer de tels projets. C’est le cas par exemple de la Chambre d’agriculture de Charente qui depuis 2013 mène une action de développement des circuits de proximité, notamment dans la restauration collective publique.

Après une expérience réussie entre le secteur de la viande et une GMS (les producteurs commercialisent en moyenne 50 centimes de plus que le cours moyen) la Chambre de Charente travaille pour que la filière légumes puisse répondre aux marchés publics. Tout en travaillant avec les grossistes et les gestionnaires les premières expérimentations montrent qu'il est possible de garantir des prix rémunérateurs aux producteurs.

Il est important que ce travail puisse se poursuivre lors de la prochaine mandature.

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