Les conditions climatiques ont certainement empêché Monsieur Stéphane Travers, ministre de l’Agriculture, de se rendre dans la Piège pour y affronter les agriculteurs locaux. Heureusement il reviendra ! Le problème reste entier : le non classement de la Piège en zone défavorisée et ses conséquences. Pour les audois, il semble impossible que cette zone ne soit pas classée « zone défavorisée » alors qu’elle l’était auparavant. Nous connaissons tous les coteaux de la Piège et les difficultés des exploitants à se maintenir dans cette zone. À Paris, au ministère de l’Agriculture, ils ont des difficultés à localiser la Piège dans le fin fond de l’Occitanie. À Bruxelles, on n’a jamais entendu parler de la Piège et encore moins des « farfelus » qui s’accrochent à l’idée de produire alors que les aides de la PAC ne leur permettent pas de faire grand-chose : élevage de moutons rustiques et autres bovins faméliques. Les sangliers, renards, loups et peut-être même des ours permettraient de compenser les revenus des éleveurs de la zone, quelle aberration ! Pourquoi pas un classement en zone sauvage avec quelques aumônes pour calmer les éleveurs de la Piège et le tour sera joué.  

Si des aides sont attribuées, seront-elles payées ?

  Nous venons d’apprendre que les aides MAE et MAEC (bio et mesures agroenvironnementales) de 2016 (et oui !) seraient payées à la fin de l’automne, autrement dit avec un nouveau retard de six mois, ce retard faisant écho à plusieurs retards annoncées par notre ministre... Ce retard reculera le traitement des mêmes aides de 2017 et donc de 2018 !  

Le fautif : le programme informatique du ministère de l’Agriculture OSIRIS, créateur et dieu de l’agriculture chez les égyptiens !

  Ce programme informatique, qui n’a jamais bien fonctionné, et qui malgré une nuée d’informaticiens n’arrive pas à traiter les dossiers, bloque les paiements aux agriculteurs français alors que Bruxelles à payé les aides PAC à l’ASP (Agence de Service et de Paiement - organisme étatique français percevant les fonds de l’Europe). Une commission sénatoriale a entendu le ministre de l’Agriculture Stéphane Travers suite à la découverte d’une « impasse budgétaire de 1,2 milliards d’euros». Pour y voir plus clair, l’ancien ministre de l’Agriculture et chef de campagne de François Hollande, avait établi des budgets avec des dépenses budgétisées et des recettes prévisionnelles non sécurisées. Conclusion : il manque au moins 1,2 milliards d’euros d’où les difficultés de paiement actuelles. Dans les régions, et tout particulièrement la nôtre l’Occitanie, on assiste à des baisses des aides bio, dues au manque de budget de la Région. En effet, lorsque l’Europe verse 1 €, la France doit en verser un et la région un. L’Europe a payé sa part qu’en est-il de la France et la Région ?  

Où est passé l’argent des agriculteurs ayant souscrit des mesures agro-environnementales, en bio?

  Le programme OSIRIS ne fonctionne pas pour monter les dossiers de paiement, mais fonctionne parfaitement pour supprimer les aides à ceux d’entre nous qui ont le moindre problème dans leurs dossiers : décalage de date, manque de documents, erreur de remplissage de dossier, surface supérieure à 50 hectares en bio ... enfin tout ce qui est possible pour éviter de payer et ainsi boucher une partie du « trou » en reprenant l’argent à ceux qui devaient le percevoir ! Un audit des aides versées en matière d’agriculture à la France et aux régions doit être mis en place au plus vite! Les résultats de cet audit, si celui-ci est effectué honnêtement, amèneront de belles surprises ! L’ASP doit immédiatement payer des acomptes sur 2016 et 2017 tout en maintenant les paiements dans les délais pour 2018 ! Les agriculteurs sont devenus les financiers de l’État. Ils ne peuvent plus poursuivre leurs engagements si l’État ne maintient pas les siens. Alors oui, le programme OSIRIS est une bonne combine de l’État pour spolier les agriculteurs français ! Il devrait intéresser les autres pays de la communauté européenne qui, en l’achetant, pourraient faire faire des économies au budget de la PAC !

Monsieur le ministre, nous voulons notre argent! Retrouvez-le et payez-nous! En l’absence de prix rémunérateurs, nous avons besoin de cet argent pour poursuivre notre métier d’agriculteur et vivre normalement!

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