Suite au scandale de la viande de cheval, une « Charte anti-fraude », réalisée par des professionnels, a été validée par le ministre de l’Agriculture et transmise aux industriels. Après étude du document, la Coordination Rurale a souhaité adresser ses remarques au ministre.

Respecter le travail des éleveurs

Les producteurs de bovins viande sont depuis des années dans une situation économique difficile. Malgré cela, ils œuvrent chaque jour pour garantir une traçabilité sans faille et assurer aux consommateurs une transparence totale sur les produits qui sortent de leurs étables. Cependant, les informations ainsi collectées, en particulier dans le cas des produits transformés, ne parviennent que trop rarement aux consommateurs.

En parallèle et dans l’unique but d'assurer toujours plus de profit, les abatteurs et les transformateurs bafouent le travail des éleveurs et dénaturent un produit noble en minerai.

Les autocontrôles n'éviteront pas les fraudes

L'application de la « Charte anti-fraude » est laissée à l'appréciation des industriels et définit la mise en place non pas de contrôles mais bien d'autocontrôles. Le scandale de la viande du cheval a au moins eu le mérite de révéler jusqu'où étaient capables d'aller certains industriels pour tromper le producteur et le consommateur.

La confiance de ce dernier est bien trop précieuse pour être confiée aux groupes agro-alimentaires avides de bénéfices. Il faut tirer les leçons de cette affaire, et mettre en place des amendes pour dissuader tous les opérateurs de frauder. S'ils ne respectent pas les exigences de la traçabilité, les éleveurs risquent de lourdes sanctions financières, pourquoi en serait-il autrement pour l'aval de la filière ?

La coopération prise la main dans le sac

En plus des fraudes, les suites du scandale de la viande de cheval ont montré qu'une partie du secteur coopératif français, via des filiales, s'approvisionne en viande sur le marché extérieur. Ces pratiques sont scandaleuses de la part de structures qui ont vocation à améliorer le revenu de leurs éleveurs-adhérents.

La logique du profit et de l'agrandissement a remplacé les principes fondateurs de la coopération. Afin de retrouver des coopératives au service des producteurs, la Coordination Rurale réclame la mise en place d’États Généraux de la Coopération. Dans la situation actuelle, les éleveurs ont besoin que ces outils, qui leur appartiennent, recommencent à travailler pour eux !

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