La filières canne des DOM c’est :
  • 40 000ha, soit 1/3 de la surface agricole utile (SAU) des DOM ;
  • une surface dédiée à la canne en régression face à la pression urbaine ;
  • une surface moyenne des exploitations cannières (en majorité familiales et de petites tailles) en augmentation depuis les années 2000 : 7,5ha à La Réunion et 18ha en Martinique.
  En Guadeloupe, la filière canne c’est :
  • 5 500 planteurs de cannes
  • 14 000 hectares de surfaces agricoles
  • 5ha de surface moyenne par exploitation cannière
  Ouragan maria : une récolte 2018 désastreuse Septembre 2017, l’ouragan Maria s’abattait sur la Guadeloupe et « déchoukait » des milliers de cannes. Aujourd’hui on en mesure pleinement les conséquences avec la campagne sucrière 2018 qui s’est terminée le 28 juin. En effet, le rendement n’est pas au rendez-vous avec un total de 540 823t pour une richesse en saccharine moyenne de 8,94. À Marie-Galante, la récolte fut de 84 823t pour une richesse en saccharinne moyenne de 9,67 tandis que sur l’île principale de Guadeloupe les chiffres sont de 456 000t (288 000t à Grande-Terre et 167 000t à Basse-Terre) et une richesse moyenne de 8,81. C'est ainsi directement le revenu des agriculteurs qui est impacté par cette catastrophe naturelle. « Les producteurs se trouvent aujourd’hui dans une position désastreuse. Nous avons déjà dû manifester à la suite de l’ouragan Maria (12 octobre 2017) pour réclamer au préfet l’arrêté de calamité agricole précisant les filières et communes reconnues comme étant sinistrées. Cet arrêté permettant aux agriculteurs sinistrés d’être dédommagés par le Fonds de secours activé par la ministre des Outre-Mers fut alors signé à la suite de notre action. Un engagement avait également été pris afin de garantir un assouplissement administratif pour l’instruction des dossiers grâce à un portage collectif. », déclarait Dominique Dartron, président de la CR Gwadloup.   Les exploitations de cannes au plus mal En plus de la mauvaise récolte, les aides à la replantation cannière du dispositif Feader ont énormément de retard, ainsi que celles des dossiers ICHN et MAE. Au début de l'année 2018 les aides correspondant aux dossiers de l'année 2014 n'avaient toujours pas été payées. Cette accumulation place ainsi les producteurs dans une situation critique, d’autant plus que ces aides sont nécessaires faute de prix rémunérateurs.   La CR Gwadloup n’a jamais cessé de se mobiliser :
  • 29 janvier 2018 : manifestation de la CR Gwadloup dans les locaux de la DAAF à Dothémare pendant une réunion entre l'État et les représentants d'Iguacanne. Elle a demandé à être reçue afin de dialoguer à propos des dossiers « replantations cannières », ICHN et MAE. La CR Gwadloup a également donné une liste de 39 adhérents pour obtenir des informations individuelles à propos de la situation de chacun d'entre eux.
  • 2 février : rendez-vous entre la DAAF et une vingtaine d'adhérents de la CR Gwadloup. 4h d'échanges riches qui ont permis à chaque agriculteur d'obtenir des informations sur leurs dossiers.
  • 7 février : réunion entre la CR Gwadloup et le préfet à propos des retards de paiement des aides aux agriculteurs.
  • 8 février : manifestation de la CR Gwadloup avec un groupe de planteur pendant une réunion d'Iguacanne au CTCS (indiquer ce que c’est).
  • 19 février : opération escargot de la CR Gwadloup et blocage du pont de la Gabarre, puis manifestation aux services du Conseil régional du Raizet pour faire entendre leurs revendications.
  • 20 février : réunion avec le président du Conseil régional, l’agence de paiement et des représentants de la Daaf. La CR Gwadloup était présente et l'ensemble des SICAS et des syndicats à l'espace régional du Raizet avaient été conviés. La DAAF et à la Région se sont données l'objectif de parvenir à payer les demandes de paiement parvenues au SI DAAF au 31 décembre 2017 au titre des dossiers « replantations cannière » 2014 et 2015 pour fin juin 2018. Elles se sont également engagées à régler l'ICHN 2017 d'ici fin mars 2018.
  « Ce n’est absolument pas normal que les planteurs doivent réclamer, relancer et manifester pour obtenir les aides auxquelles ils ont droit. Ces dernières ont déjà plus de deux ans de retard, d’autant plus que la filière canne est un des piliers de l’activité économique et agricole du département de Guadeloupe. Si la situation ne s’améliore pas rapidement, les conséquences économiques pourront s’avérer irréversibles pour certains agriculteurs qui devront alors renoncer à leur exploitation. » s’insurge Dominique Dartron   Une situation inchangée : À l’issue de la campagne sucrière, une réunion avec le préfet s’est tenue à la demande de la Coordination Rurale mardi 10 juillet 2018 et avec tous les acteurs concernés par le traitement des dossiers « replantation cannière » afin de faire évoluer la situation le plus rapidement possible. À ce moment, le compte n’y était toujours pas. En effet, même si les dossiers Feader de 2014 étaient presque tous payés, ceux de 2015 ne l’étaient pas pour près de la moitié d'entre eux. À cela s'ajoute le fait que les dossiers Feader 2016 n’avaient pas encore été instruits et que le Fonds de secours lié à l'indemnisation des dégâts de l'ouragan Maria n’était pas non plus en cours de paiement. La DAAF expliquait ces retards par des taux importants d’anomalies des dossiers au niveau des pièces constitutives.   La Coordination Rurale de Guadeloupe ainsi que le comité de défense des planteurs de cannes exigent le paiement de tous les dossiers d’aides à la replantation cannière 2015 pour les planteurs qui sont adhérents aux différentes SICA Cannières. Ils demandent à la DDT d’accélérer le traitement des dossiers afin de ne pas pénaliser une profession qui est déjà très fragilisée suite au passage de l'ouragan Maria.

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