Cinq ans d’occupation ont affamé la population française. Les campagnes étaient les seules sources de ravitaillement. A la libération, chaque paysanne et paysan a retroussé ses manches et produit de quoi nourrir le pays.

Puis est arrivée l’époque des ventres pleins à laquelle il a fallu donner des vacances et des rêves pour toutes et tous… Alors on a produit pour pas cher…

Comme l’esprit vagabond se lasse assez vite, la société française s’est trouvée une cible à ses maux ! Le monde agricole a fondu comme la banquise au soleil…

Comme nous étions bien à l’écoute, prêts à nous adapter, on nous a présenté a grand renfort de faux arguments comme des hyper-producteurs irresponsables et pollueurs… Nous sommes devenus gentiment les esclaves de la nouvelle société.

Nos pommes françaises sont d’excellente qualité, haut de gamme, nos vaches françaises pâturent nos belles montagnes, nos moutons, chèvres et cochons n’ont plus de gras, nos légumes poussent au rythme des réglementations sur l’eau sans pesticides et autres traitements…

Pourtant 56 millions de français, descendants des affamés d’après-guerre, achètent, faute de pouvoir d’achat, de la viande venue de pays dont les normes de production sont sensiblement différentes des nôtres, ou encore des légumes qui poussent sans terre et avec des traitements interdits chez nous. Les fruits viennent de pays bien éloignés et bien traités aussi…

A présent, nos produits français, produits de terroirs bien adaptés à la société, en parfaite harmonie avec les réglementations d’hygiène et de santé, ne servent que de vitrine. Ils font « appel d’air » à tous ces produits qui remplissent le panier ou les caddies des ménages français. Cette viande, ces légumes, ces fruits produits à pas cher… Mais comment ? Mais où ?

Adaptons nous encore et encore. Vendons sous nos coûts de productions. Soyons encore et encore ceux que l’on montre du doigt.

Oubliez, oublions tous ce que nous avons fait et donné à notre pays, la France. Alors nous disparaîtrons toutes et tous... A moins tout comme nous, à la Coordination Rurale, vous partagez une autre vision de ce que doit être notre société et notre rôle, à nous agriculteurs paysans, au sein de celle-ci.

Joseph Jouffrey Président de la CR05

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