La saison 2018/2019 dans l’Aude a été marquée par un élément : l’eau. L’eau dont nous avons re-découvert la puissance meurtrière il y a tout juste un an. Et puis l’eau qui, dans certaines zones, a disparu de nos pluviomètres jusqu’aux vendanges.

Combien d’années « sèches » faudra-t-il avant que nous engagions une véritable politique de gestion de l’eau ?

Par gestion de l’eau, nous n’entendons pas économiser celle que nous utilisons déjà. Non, il s'agit plutôt de commencer à utiliser toute celle que nous ne regardons même pas et qui file sous notre nez pendant l’hiver !

Cette sécheresse chronique deviendrait presque souhaitable tant la réglementation nous demande de réduire nos traitements sanitaires. Mais pourquoi nous imposer de nouvelles normes (environnementales, biologiques…) alors qu’au contraire, il est urgent de nous en demander moins ?

Moins d'eau et toujours plus de normes

Si le marché nous échappe au profit de nos voisins ou d’autres pays producteurs, la faute ne revient pas au manque de normes imposées au vin français. Mieux vaut chercher du côté du manque compétitivité...

L’État nous fait croire qu’augmenter de 30 % les redevances de pollution sur les produits phytosanitaires fera baisser leur utilisation. Dans le même état d'esprit, il est assez difficile de croire que les radars automatiques sont là pour notre sécurité... Mais les chiffres sont là : en 2019, l’augmentation des redevances pour pollution diffuse (RPD) a coûté environ 100 millions d’euros.

Le millésime 2019 ne trouve finalement son équilibre que dans les excès climatiques : l'excès d'eau et les inondations de l’automne 2018 puis la sécheresse caniculaire de cet été. Les vendanges que l’on dit tardives sont en fait revenues à une date plus raisonnable. Elles se déroulent avec de la fraîcheur et quelques pluies, et promettent par conséquent une belle qualité pour nos vins.

Nous comptons maintenant sur le soutien de nos dirigeants pour que les agriculteurs n'aient pas à payer l’addition des négociations américaines en cours. Elles ne concernent pas l'agriculture (Airbus, Boeing…) et il serait bon que nous ne soyons pas une fois encore une variable d'ajustement d'un accord global. Car il ne faut oublier que l’équilibre commercial de nos vins à l’export ne dépend aujourd'hui plus seulement de la pluie et de l'eau...

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