Le plan pollinisateur est globalement une bonne nouvelle pour les apiculteurs professionnels. Néanmoins, certaines interrogations subsistent et pourraient bien faire apparaître quelques zones d'ombres. La première interrogation concerne les fonds alloués. En effet, le plan pollinisateur est très ambitieux, et il va nécessiter de nombreux financements. Or, les fonds alloués viennent d’enveloppes déjà fléchées vers l’apiculture avant même la finalisation du plan. On peut donc craindre une dilution des moyens qui se fera au détriment des professionnels pour des sujets qui ne les concernent pas. À la rubrique des ces actions sans rapport avec l’apiculture professionnelle, nous pouvons citer l’ensemble des mesures de l’axe 3 du plan pollinisateur et notamment celles concernant les zones urbaines. Aider les abeilles en ville est bien une noble cause. Mais chaque année, la France artificialise 60 000 ha de zones agricoles et naturelles, soit 60 000 ha de ressources mellifères potentielles qui disparaissent sous une dalle de béton. À titre comparatif, cela représente 20 mètres carrés par seconde. Il y a peu de chance pour que cette perte en ressources soit compensée. Le plan n'aborde même pas cette question. Même si globalement le document peut paraître positif et ce à de nombreux égards, il faut rester prudent et attentif. Les abeilles ont le vent en poupe, ce qui attire beaucoup de convoitises dont les apiculteurs professionnels pourraient faire les frais.

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