Les impacts du premier confinement sont variables selon le mode de commercialisation des vins. Certains n’ont quasiment pas été touchés alors que d’autres, au contraire, ont énormément perdu et leur avenir est incertain, surtout depuis le reconfinement.

Annulation de salons et foires

Tous les salons et marchés, qui constituent des lieux stratégiques pour vendre et rencontrer les prospects et clients (qui sont de véritables points relais), ont été annulé les uns après les autres. Les marchés de Noël en sont les dernières victimes de l’année. La vente par correspondance compense un peu. Cela concerne une clientèle souvent plus jeune et branchée, qu’il ne faut absolument pas négliger et toutes ces ventes permettent en général de passer le cap des 3 premiers mois de l‘année. Mais ce ne sera pas suffisant.

 

Fermeture des restaurants

La situation économique est préoccupante pour tous les vignerons qui sont tributaires de la vente aux restaurants. Dans le Var, la production est majoritairement en rosé (plus de 60 % de la production totale) qui n’est pas un vin de garde contrairement aux blancs ou aux rouges. Certains estiment les pertes de chiffre d’affaires à 50 %. Dans d’autres endroits, comme Bergerac, les pertes sont aussi importantes : de -20 à - 40 %. Les viticulteurs indépendants n’ont plus de trésorerie et, avec une faible récolte, c’est une perte supplémentaire.

 

L’export

En Charente, malgré l’impact négatif du Covid-19, il y a eu beaucoup d’export ces dernières semaines. Cela permet de limiter un peu la casse avec des pertes de l’ordre de -8 à -9 %. Pour l’export, la réaction des pays n’a pas été la même : certains ont ralenti les importations, alors que d’autres les ont considérablement augmentées. En Saône-et-Loire, l’impact du Covid sur l’export est le suivant : baisse de 60 % des commandes sur la zone euro, baisse de 30 % sur l’Amérique du Sud et une baisse de 25 % sur le Royaume-Uni. En France, il y a eu 80 % de baisse des commandes en restauration depuis mars. En ce qui concerne l’impact du Brexit : toutes les commandes sont renégociées avec 30 % de baisse de prix. En réalité, on assiste à une sorte de régulation des prix mettant fin aux fortes hausses de ces 5 dernières années.

 

Les ventes en grande distribution

Le vrac pur où les marchés sont la grande distribution ne sont pas impactés pour le moment, bien au contraire ! En effet, les vins d’entrée de gamme ont bien tourné et les ventes, qui ne peuvent pas se faire ailleurs, se sont reportées sur ce marché.

 

Le cas du Champagne

Compte tenu du contexte, la recherche de main-d’œuvre a été encore plus problématique que d’habitude (tout est vendangé manuellement en Champagne). Les normes sanitaires étaient très compliquées à respecter (distance, repas étalés, désinfection, seau individuel, masque…). Les ventes de Champagne sont mauvaises. L’export ne reprend pas si vite et, le rebond de l’épidémie, tant en France qu’à l’étranger, ne présage rien de bon pour la fin d’année.

 

Le cas de la Corse

Toutes les caves sont pleines. La place manque cruellement dans les petits vignobles. De plus, il n’y a pas eu de dégustation entre professionnels et donc, pas d'AOC ! Quant à la politique du gouvernement, les petits domaines n'en ont pas profité, ils ont été exclus dès le départ vu qu’il fallait avoir un salarié déclaré. Il faut un vrai plan de relance en circuit court, et réalisable quelle que soit la production.

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