L’élevage émettrait plus de gaz à effet de serre que les transports (14,5 contre 14%)...

Pourquoi est-ce trompeur ?

En France, l’élevage bovin contribue à hauteur de 10,4 % aux émissions nationales de gaz à effet de serre, bien loin des secteurs du transport et de l’industrie qui contribuent respectivement à hauteur de 29 % et 13 % des émissions.

Pourquoi donc cette idée reçue circule-t-elle ?

L’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié en 2013 un rapport incriminant l’élevage en tant que secteur polluant plus que tous les transports, à hauteur de 14,5 %. Cette organisation des Nations Unies comptabilise la culture, qui alimente le bétail, jusqu’à la fabrication des emballages qui servent à distribuer la viande, en passant par le transport des animaux et de la viande. Ce chiffre a été comparé à un chiffre émanant du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) qui analyse les émissions par « secteur » économique, et qui évaluait à 14 % la part des émissions de gaz à effet de serre issue des transports. Or, ces deux chiffres ne sont absolument pas comparables, car ils sont obtenus par des calculs différents.

L’élevage bovin est le seul secteur, avec la forêt, qui est capable de compenser une partie de ses émissions. Grâce aux prairies pâturées par les animaux, 55 % du méthane émis par les ruminants se retrouve stocké dans le sol. À noter également que plus de 80 % de la ration des ruminants est composée de fourrages (herbe, foin, ensilage) non consommables par l’Homme. Cette herbe provient de prairies qui ont un fort potentiel de fixation du carbone. Plusieurs études conduites par l’Inra démontrent les bénéfices environnementaux des prairies. Leurs sols sont plus riches en biomasse microbienne et en biodiversité que les sols des cultures. Les sols pâturés sont également vingt fois moins sensibles à l’érosion et filtrent mieux les eaux (1).

Mais au-delà de l’environnement, l’élevage est aussi un secteur essentiel au développement économique : il représente 40 % du PIB agricole mondial, avec une croissance de 3,5 %. C’est également un levier de développement très important, car il assure la subsistance de près de 800 millions de personnes dans le monde. C’est en effet une source de calories et de protéines de qualité importante (13 % des calories et 31 % des protéines consommées dans le monde sont d’origine animale).

  (1) Mollier, 2017

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