Une quasi-absence de contraintes sociales, de charges et de réglementations phytosanitaires ; certains pays producteurs possèdent en effet une réglementation particulièrement favorable pour leurs agriculteurs et extrêmement déloyale vis-à-vis des nôtres… Mais si la menace n’était plus seulement « extérieure » ?

 

Depuis plusieurs années maintenant, les professionnels de la filière horticole s’agacent des écarts concurrentiels existant entre les productions hexagonales et le reste du monde. Alors que pour y remédier, les horticulteurs et pépiniéristes français ne peuvent compter que sur la bienveillance des autorités françaises et européennes, celle-ci tarde à se manifester et nous commencerions même à douter de son existence au vu de certaines décisions nationales !

 

Depuis quelque temps, les acteurs étrangers ne sont plus les uniques concurrents des horticulteurs français ; de nouveaux concurrents, nationaux cette fois-ci, sont apparus et multiplient les actions pour s’emparer de la moindre part de marché. S’il s’agissait de professionnels du secteur marchand, nous pourrions encore l'admettre en regrettant les effets parfois néfastes de l’économie de marché, mais ce n’est pas le cas !

 

Cela risque d’en étonner certains mais ces nouveaux concurrents sont tout simplement les communes, lycées agricoles et établissements spécialisés qui bénéficient du soutien des finances publiques dont ils dépendent et qui ne sont soumis qu’à une partie des contraintes administratives et fiscales qui sont celles des entreprises.

Pour exemple, dernièrement un lycée agricole de la région Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin s’est fait offrir une serre de vente par son Conseil régional pour la coquette somme de 800 000 € ! Nul doute que lorsque les professionnels seront contraints de refuser les apprentis et les stages - faute d'argent suite à la perte de certains marchés - ces braves gens s’offusqueront et y verront là un manque de solidarité et d’intérêt de la part des exploitants agricoles et ce, sans jamais remettre en cause les conséquences d’un tel privilège.

 

Les horticulteurs français souffrent du manque de considération à l’égard de leur profession. Jadis l’état français offrait, en échange de contrats industriels, des avantages douaniers aux horticulteurs des pays étrangers, mais aujourd’hui alors que ces états peuvent entrer à loisir sur le marché européen, l’état offre ces largesses aux instances publiques et parapubliques hexagonales.

 

On reprochera certainement aux professionnels et à leurs représentants de laisser faire et de ne pas avoir été capables de stopper ce manque d’équité, ce à quoi nous répondrons que c’est faux ! Il a fallu des mois à l’Uniphor et à la Coordination Rurale pour convaincre des administrations face à un Centre d’Aide par le Travail (CAT) qui s’emparait des marchés publics du paysage, sans rien transmettre aux jeunes dont il avait la charge.

Les faits : un CAT soumissionne auprès des communes sur les marchés publics du paysage. Il se voit attribuer un nombre conséquent de marchés dans la mesure où il propose des prix inférieurs aux minima du marché. En réalité, il fait travailler les encadrants sur ces chantiers (sans doute sans réel salaire mais sur ce point nous n’avons jamais obtenu d’informations).

 

Quant aux jeunes, ils ne font rien ! Et pour cause, les règles de sécurité leur interdisent de participer à 99% des travaux mis en œuvre sur ces marchés publics.

 

Force est de constater, que malheureusement, la puissance publique et parapublique accorde des privilèges à certains acteurs pour surcharger de contraintes les autres. Reste la conséquence majeure : 7 000 emplois perdus dans le secteur horticole sur les 8 dernières années…

 

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