Depuis le début de la crise sanitaire, la filière de l'horticulture ornementale subit de plein fouet les mesures de confinement : fermeture totale des jardineries, des marchés d’intérêts nationaux, des magasins spécialisés, de la vente sur les exploitations...

En mars, pour beaucoup de professionnels, les pertes avoisinent les 80 % par rapport à mars 2019. Si la situation devait perdurer en avril-mai, près de la moitié des exploitations de la filière fermeront leurs portes.

Au désespoir des professionnels vient s’ajouter l’iniquité des pouvoirs publics. En permettant aux GMS et aux coopératives agricoles de vendre des plants horticoles, en autorisant récemment les jardineries à faire de même, ils indiquent clairement que la notion de première nécessité n’est pas la même pour tous. De surcroît, le choix d’autoriser les jardineries à faire commerce des plants ornementaux annonce le commencement d’une période d’intrigues et de manœuvres. Elle débouchera sur l’implosion de la filière et la condamnation sans recours d’une majorité de petits producteurs. Alors que les horticulteurs sont en somme contraints de détruire leur production... Dès le début du mois d'avril, la Coordination Rurale et l'Uniphor demandaient au ministre de l'Agriculture de :

  • confirmer la possibilité, pour les professionnels de l’horticulture ornementale (horticulteurs et pépiniéristes), de vendre des plants et semences de légumes, petits fruits, plantes aromatiques ; - sur les marchés ouverts autorisés ; - via des dispositifs de type drive sur l’exploitation ; - via la livraison à domicile.
  •  permettre aux horticulteurs et pépiniéristes ornementaux de vendre des végétaux ; - via des dispositifs de type drive sur l’exploitation ; - via la livraison à domicile.

Ces demandes étant restées sans réponse. Nous les avons par conséquent réitérées. Nous lui avons d'ailleurs rappelé lui avoir remis des immortelles lors du Salon de l'Agriculture 2020, en espérant qu'elle ne devienne pas le symbole d’une filière sacrifiée faute de mesures pragmatiques urgentes.

Plusieurs préfètes et préfets (Seine Maritime, Drôme, Loire...) ont pris conscience du risque généré par la destruction massive de plants. Ils ont sans tarder autorisé l’ouverture des exploitations. Dans un souci d’équité et avant qu’il ne soit trop tard pour la filière Horticulture, il est plus que temps que le Gouvernement autorise l’ouverture des exploitations horticoles et pépinières ornementales. Elles peuvent tout à fait vendre leur production de végétaux dans le respect des gestes barrières.  De la même manière que dans les jardineries et les supermarchés.

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