Il y a tout juste 10 ans, Jacques Laigneau, membre fondateur et ancien président national de la Coordination Rurale, nous quittait. Jusqu’au dernier moment, il s’est battu pour redonner aux paysans leur liberté et dignité. Il a donné sans compter son temps, sa force, son intelligence à tous ceux qui voulaient bien recevoir et… même aux autres ! Il disait d’ailleurs souvent : « la situation est abominable et ils ne s’en rendent pas compte. Nous, nous savons alors il faut réveiller leurs consciences car ce serait une vraie catastrophe si les paysans disparaissaient. Alors nous n’avons pas le choix et il faut continuer à les défendre. »

Véritable source d’inspiration et de motivation pour ceux qui l’ont connu et qui ont eu la chance de se battre à ses côtés, Jacques Laigneau a guidé, parfois bousculé, souvent aidé et relevé ceux qui en avaient besoin !

C’est grâce à des agriculteurs engagés comme lui que l’association créée en 1991 s’est transformée en deuxième syndicat agricole français. Qui l’aurait cru ? Qui aurait parié sur ce mouvement d’agriculteurs ? Lui l’a fait et a su créer la dynamique nécessaire pour permettre à ces agriculteurs déçus mais non résignés de faire entendre leurs voix.

Ses propos passionnés résonnent encore aujourd’hui dans nos mémoires et sont plus que jamais d’actualité. L’héritage qu’il nous a laissé a porté ses fruits mais nous ne comptons pas nous arrêter là : « Nous devons nous battre pour conserver nos biens, retrouver notre dignité et assurer notre avenir et celui de nos enfants. Prenez conscience de tout ce que vous représentez. Prenez aussi conscience de votre force. Nous possédons encore l’arme alimentaire. C’est une puissance extraordinaire. Nous avons une force considérable à condition d’être solidaires et de vouloir nous battre. Tout seul, un agriculteur n’est rien, ça ne pèse pas. Tous unis nous pouvons être les plus forts. On peut tout changer. La fatalité n’existe pas. Ce sont les Hommes qui font l’histoire. On nous dépossède de nos droits fondamentaux, on nous vole, on nous asservit, on nous insulte. N’ayez pas peur, la peur conduit à l’esclavage. Si nous sommes décidés, nous reprendrons nos appareils en mains et ce sont eux les malhonnêtes qui auront peur ! Si vous tenez bon, et si vous vous battez vous retrouverez votre liberté, votre dignité et des jours bien meilleurs, alors battez-vous, battez-vous, battez-vous ! », Jacques Laigneau.

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