Le prix de la vigne flambe, il bat tous les records et s’éloigne « des réalités économique et agronomique ». Selon une récente étude des services statistiques de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Poitou-Charentes (Draaf), le prix moyen à l’hectare a dépassé les 40 000 euros en Charente et grimpé de 14 % en 2012. En Charente-Maritime, il frôle les 30 000 euros et augmente de 11 %.

Ces hausses vertigineuses s’expliquent par l’embellie du marché du cognac : 166,3 millions de bouteilles expédiées et 2,464 milliards d’euros de chiffre d’affaires ces douze derniers mois.
« Avec un marché toujours plus porteur, les maisons de cognac souhaitent sécuriser leur approvisionnement en eaux-de-vie, ce qui tire les prix des terres et des vignes vers le haut. Les distillateurs de profession se positionnent comme acheteurs, soit par transfert de parts sociales, soit par démembrement, contribuant ainsi à tendre le marché », écrit la Draaf.
Si les prix ne rivalisent pas avec ceux, astronomiques, pratiqués dans le vignoble champenois, les indicateurs s’envolent, notamment dans les crus du cognac les plus prestigieux, où l’offre est rare et la demande pressante.
En Grande Champagne, le cœur du vignoble, du côté de Segonzac, dont les eaux-de-vie sont les plus prisées, la Draaf parle de « situation bloquée » et de « tension très forte ». L’hectare se négocie ici 45 000 euros en moyenne et 58 000 euros sur les meilleures parcelles. Du jamais vu ! « Les vignes, dans ce cru, sont mieux valorisées si elles ont moins de vingt ans. Cependant, les vieilles vignes trouvent acquéreurs et les acheteurs, par crainte de perdre le marché, acceptent de payer un prix élevé, sans tenir compte des frais de remise en état », écrit la Draaf.

source : sud ouest

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