Seuls nos anciens qui ont connu la guerre, ont connu pire situation. La France et le monde entier traversent une crise sans précédent. Si la principale préoccupation demeure la santé humaine, la situation économique dans les jours à venir, risque d ’être préoccupante dans beaucoup de secteur d’activités. Concernant l’élevage bovin viande, la fragilité des exploitations ne date pas de la parution du Covid 19 mais très en amont de cette pandémie. Si la Coordination Rurale déplore le comportement de certains acteurs de la filière viande et enseignes de distribution en cette période de crise, la mise en place de la rétention d’animaux, semble bien décalée.
  1. De nombreuses exploitations, suite à deux années de terrible sécheresse, n’ont plus de stock fourrager et souvent associées à des trésoreries très tendues. Rappelons que 90 % des éleveurs bovins allaitants disposent d’un revenu négatif sans les aides PAC !
  2. Beaucoup de secteurs d’activités sont bien plus impactés par la pandémie que le notre : entreprises, restaurants, coiffeurs, le secteur production lait, veaux et bien d’autres…, car difficile d’énumérer tout le monde, dont certains en sortie de crise, mettront la clé sous la porte, entraînant des pertes d’emplois considérables !
  3. Le comportement exemplaire de l’ensemble du personnel soignant qui a stoppé ses grèves, et a mis de côté ses revendications pour être au plus près de nos malades, doit nous ramener à plus de modestie.
  4. Se serrer les coudes ne veut pas dire baisser les bras mais en quelques part faire « crever de faim pour arriver à ses fins » ne correspond pas aux valeurs paysannes, du moins à celle de la Coordination Rurale .
  5. La FNB (Fédération nationale bovine) a oublié que le secteur laitier est un fournisseur de viande et sans la FNLP (Fédération Nationale laitière) dans l’action, la grève deviendra un coup d’épée dans l’eau. (Chiffre France-agrimer : abattage mars : bovins-allaitant -3.7%, bovins-laitiers +4%) avec le risque que l’action en question produise l’effet inverse de celui escompté.
  6. L’ensemble des syndicats agricoles sont en accord sur le fait que les prix payés aux éleveurs sont déconnectés des coûts de production. La CR met en garde les éleveurs sur une contractualisation à 4,9 €. Un prix identique serait, pour certaines races et, ou, une production sous label, de nature à pénaliser le travail effectué. Il serait incompréhensible que certains voient les prix augmenter de plus 1 euro alors que d’autres devraient se contenter de peu. La CR propose une valorisation en % du prix de la viande identique pour tous. Peut-on imaginer demain le lait destiné au Comté au même prix que celui destiné à devenir de la poudre de lait ?
Dans ce malheur qui nous frappe tous, osons nous interroger, sachons nous remettre en cause ! Que cette crise permette à la France de prendre conscience de l’importance d’une agriculture forte et de l’utilité de nombreux paysans dans les divers secteurs de la production agricole. Reprenons notre destin en mains. Redonnons de l’importance à la pluriactivité dans les zones défavorisées, défendons les petites fermes, véritable lien social et culturel entre producteurs et consommateurs. Sachons écouter, arrêtons d’imposer.

La Coordination Rurale 12 sous couvert de son Président, Jean Noël Verdier.

  Ci-dessous la vidéo de Noël Entraygues sur le même sujet : https://www.youtube.com/watch?v=pml6KME2KlM

Dans la même catégorie

CR 12
Occitanie
Occitanie
Occitanie