A la Coordination Rurale, nous sommes apolitiques, mais nous écoutons tous les courants et nous tentons de nous faire entendre par tous les partis politiques. Nous défendons notre profession tout en restant soucieux des consommateurs.

L'arrivée au pouvoir de Monsieur Donald Trump dans la première économie mondiale bouscule les habitudes des "grands" de notre monde. Monsieur Trump dans sa logique de "l'Amérique d'abord" et d'homme d'affaires très stratège ne s’embarrasse pas de faux-semblants. Il annonce brutalement parmi d'autres décisions comme celle sur l'acier, qu'il va taxer les importations de voitures européennes.

Monsieur Juncker, le représentant européen, s'affole et annonce de façon péremptoire que l'Europe va augmenter fortement ses importations de soja, ruinant du même coup les espoirs agricoles de rééquilibrage des productions par un plan protéines, pour semble-t-il tenter de circonscrire la menace qui, mise à exécution, aurait des conséquences fortes en matière d'emploi en zone européenne. Évidemment, l'agriculture dans ces circonstances passe à la trappe puisque dans l'esprit de nombreux dirigeants celle-ci n'aurait comme raison "d'être qu'une monnaie d'échange".

En France en particulier, nous connaissons les oppositions aux OGM. Non seulement nous n'en produisons pas puisqu'ils sont interdits (mais pas le scandale de leurs importations...) et il est aussi question de nous interdire le glyphosate en 2021, cet herbicide qui ne détruit pas les plantes OGM.

Si le glyphosate est devenu en France le symbole de la lutte contre les médicaments des plantes, il se trouve que le soja est aussi une des principales plantes cibles (avec le maïs) dans l'utilisation du glyphosate.

En 2017, la Coordination Rurale est allée dans les ports de Saint-Nazaire et de Lorient récupérer des échantillons de produits importés afin de les faire analyser. Effectivement, comme nous le pressentions, nous avons trouvé des résidus de glyphosate dans les graines. Toute personne sensée sait que ceci est impossible en France parce que nous n'appliquons jamais de glyphosate sur nos plantes cultivées. Si nous le faisions, celles-ci crèveraient. Par conséquent, il ne peut pas y avoir de trace de glyphosate dans nos graines, et dans ces conditions il ne peut pas être retrouvé dans l'assiette des consommateurs.

Ce qui est dramatique et malhonnête dans le comportement de certaines organisations "écologiques" c'est de les entendre dénoncer la présence de "pesticides" tout en pratiquant le mensonge par omission. Elles n'indiquent jamais d'où viennent les produits qu'elles incriminent, jetant ainsi le doute et l’opprobre sur toute une profession qui ne ménage pourtant pas ses efforts pour concilier un travail et des produits propres, avec ses impératifs agronomiques et économiques.

En agissant ainsi, nos dirigeants, les environnementalistes et leurs organisations financent les coupables dans une économie mondialisée en favorisant les importations de produits glyphosatés. Ils punissent les innocents, en décourageant les agriculteurs français, qui ne glyphosatent pas leurs cultures, en cassant leurs marchés et en voulant supprimer une molécule indispensable à l'agriculture de conservation.

Comme tous les médicaments, et même les aliments, ce n'est pas la molécule qui est dangereuse, c'est la dose et l'emploi qu'on en fait. "Si chimie sans conscience est la ruine de la santé, chimie bien ordonnée est le bienfait de l'humanité et honore ainsi l'Humain doté de raison capable d'établir le rapport risque/bénéfices sans lequel aucun progrès n'est possible."

Jean-René Gouron

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