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A compter du 1er janvier 2011, les agriculteurs seront tenus d’utiliser un carburant spécifique pour leurs tracteurs et automoteurs dit « fuel traction », répondant aux normes EN 590.

Ce carburant présenté par le président de la chambre d’agriculture du Gers, comme « une innovation, un grand pas en avant », et « digne d’intérêt pour ses réductions d’émanations soufrées », n’est en fait que du fuel domestique auquel est rajouté 7 % d’ester méthylique d’huile végétale (EMHV ou  diester).

Certes, cette décision permet de respecter l’engagement pris vis-à-vis de l’Europe d’incorporer 7 % de biocarburant dans les carburants conventionnels, mais cela complique considérablement la tache des agriculteurs, seuls concernés.

Ce que l’article publié dans la Volonté paysanne de fin septembre oublie de préciser c’est que l’adjonction d’EMHV dans le carburant confère à celui-ci des caractéristiques particulières comme une instabilité à basse température (inférieure à -15 °C) et une sensibilité à l’oxydation dans le temps, n’autorisant pas des périodes de stockage dépassant plusieurs mois.

Concrètement, les agriculteurs ont été prévenus qu’ils devront adjoindre des adjuvants particuliers au cours des périodes de basse température, qu’ils ne pourront stocker pendant de longues durées leur futur carburant et devront nettoyer systématiquement leur cuve entre deux pleins, autrement dit : vidanger les machines peu utilisées comme moissonneuse batteuse.
Contrairement à ce que la chambre d’agriculture laisse entendre, la France est le seul état membre européen qui impose ce type de carburant à ses agriculteurs. Cette nouvelle contrainte vient s’ajouter à une longue liste de mesures créées au cours des derniers mois (contrôle pulvérisateur, Certiphyto, Ecophyto, réduction de la disponibilité des molécules phytosanitaires, gestion des fertilisations ….),  toutes pénalisantes pour notre fonctionnement et notre compétitivité.

Sur les 18 millions de mètres cubes de fuel domestique consommés annuellement en France, seuls 10 % (2 millions de mètres cube) sont utilisés par les tracteurs et automoteurs agricoles. L’effet de ce nouveau carburant sur les réductions d’émanations soufrées sera donc très limité et fait à nouveau subir au seul secteur agricole cette surcharge environnementale, en l’absence de toute solidarité sociétale.

La CR a demandé une réexamination attentive prenant en considération les inconvénients de cette nouvelle norme de carburant et l’annulation de l’application de cette réglementation.

 

 

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