Être paysans aujourd’hui est un véritable casse-tête. Nous faisons face à des années difficiles avec des prix payés inférieurs aux coûts de production et des charges en perpétuelles augmentation. Se faire livrer du fioul au prix actuel (quasiment 1€/litre !) c’est se ruiner. Mais comment faire autrement, il faut bien mettre les tracteurs en route !

Faire tout avec rien

Lorsqu’on se réfère aux données d’Agreste 2017, on découvre que le revenu moyen des agriculteurs est inférieur au SMIC et que pour 30 % d’entre nous il ne dépasse pas 350 euros par mois. Un affront pour ce métier qui demande tant d’investissement personnel, à la famille de faire preuve de compréhension, surtout quand la conjointe ou le conjoint ne travaille pas sur la ferme et que dire des enfants qui regardent leurs copains partir au ski ou à la mer… alors que nous, pendant ce temps, nous devons nous occuper des animaux et des travaux dans les champs, et ce avec les moyens du bord… Car, sans argent que fait-on ? On ne soigne pas les veaux parce qu’ils coûtent moins cher que la visite du vétérinaire, on ne fait plus passer le contrôle laitier, on insémine soi-même... Conséquences : un impact direct sur le bien-être animal, sur l’investissement en agriculture et sur l’évolution génétique.

Tout augmente sauf les prix

À la coordination Rurale, nous nous battons pour obtenir un prix rémunérateur, un prix qui tient réellement compte des coûts de production. Pour cela, il faut que l’État se ressaisisse du dossier « agriculture » abandonné aux mains ultralibéralistes de l’Union européenne et mette en place une régulation des productions et des marchés.

Dans un tel contexte, il est toujours difficile d’affronter de nouvelles hausses de charges comme le fioul qui atteint des prix que je qualifierais de « connerie ». L’État essaye de renflouer ses caisses, enfin de limiter son endettement.

La solution ? Faire payer ceux qui se lèvent tôt.

Jacques Lamiot - Président CR27  

Dans la même catégorie

Normandie
Normandie
Bretagne
CR 27