Avec sa belle couleur rouge, la cerise annonce le retour des beaux jours ! Près de 35 000 tonnes sont produites en France, chaque année. Le Vaucluse est le premier département producteur de cerises de bouche (15 000 tonnes). Toutefois, cette année encore, les vergers ont connu des conditions météorologiques particulièrement néfastes à la récolte et qui ont, de surcroît, accéléré le développement de la mouche Drosophila Suzukii.

Un nouveau ravageur de la cerise

Arrivée en Europe et aux États-Unis depuis l’Asie, il y a une dizaine d’années, la mouche Drosophila suzukii est une espèce invasive, dévastatrice pour de nombreuses cultures fruitières comme les fraises et les cerises, et contre laquelle aucune solution efficace n’est disponible. Malgré les expérimentations mises en place par l’INRAE, le CNRS, la recherche privée, le Ctifl et la Chambre d’agriculture du Vaucluse, pour protéger les vergers (piégeage massif, lâchers d’insectes stériles, lutte biologique, filets de protection…), la situation reste très complexe à gérer. La protection phytosanitaire via le diméthoate qui apportait un niveau d’efficacité correct est par ailleurs interdite depuis 2016.

Des traitements interdits en France et en Europe

La France a en effet été précurseur en interdisant, dès 2016, l’utilisation du diméthoate pour le traitement des cerises. Depuis le 26 mai 2020, le règlement européen va encore plus loin, en ramenant à zéro les limites maximales de résidus de diméthoate dans ces fruits. Cette nouvelle réglementation devrait être appliquée à partir du 16 décembre 2022.

Dans une impasse phytosanitaire

À huit mois de l’interdiction des traitements contre la mouche drosophile suzukii, les producteurs de cerise s’estiment dans une impasse phytosanitaire. « La production, déjà fragilisée par le changement climatique et les accidents météorologiques à répétition, est maintenant mise à mal par ces ravageurs. Sans alternative, c’est toute la filière qui est menacée, avec le risque d’une perte totale de récolte si aucune mesure de lutte dédiée n’est mise en place » alerte Guy Ricard, président de la Coordination Rurale du Vaucluse.

Un véritable enjeu

Pourtant, conserver la compétitivité de la filière et garder sa place de choix sur le marché français est primordial face à la concurrence étrangère qui se développe très vite. « La cerise représente toute une économie territoriale impliquant plus de 1500 personnes dans le Vaucluse », souligne Guy Ricard. L’enjeu est donc colossal. C’est pourquoi le président de la Coordination Rurale du Vaucluse rappelle « la nécessité de renforcer les aides financières des pouvoirs publics pour venir en aide aux entreprises fragilisées depuis plusieurs années et soutenir la recherche de solutions d’avenir durables ».

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