L'élevage bovin, secteur essentiel, stratégique et indispensable à notre économie et notre environnement, se trouve en grande difficulté. Pour des raisons conjoncturelles liées à la Covid-19, mais aussi pour des raisons structurelles plus profondes. "Depuis plusieurs années, les prix payés à la ferme ne nous permettent pas de couvrir nos coûts de production, et encore moins de nous verser un salaire" déplore Jean-Loup Vallée, éleveur de bovins dans la Vienne. "De plus, les aides PAC qui étaient jusqu'à maintenant notre seul revenu, vont être réduites avec la nouvelle réforme de la PAC".

Cela fait de nombreuses années que la CR tire la sonnette d'alarme pour retrouver des prix dans les cours de ferme afin de pérenniser le métier d'éleveur. Et pour cause, à l'heure actuelle, la profession vit sous perfusion et sans réelles perspectives. La récente aide de 60 millions d'euros débloquée par l'État pour aider les éleveurs de jeunes bovins et de broutard est un pansement sur une jambe de bois tant les montants sont faibles une fois la répartition effectuée. "La filière a besoin d'une profonde réorganisation, notamment pour ses débouchés, afin de résoudre les problèmes structurels qui mènent la filière bovine française droit dans le mur !" Les négociations ayant eu lieu dans le cadre de la loi Egalim n'ont pas été à la hauteur des problématiques rencontrées par les éleveurs allaitants français. Le plan de filière, qui a tout misé sur le développement du Label Rouge pour augmenter les cotations, est pour le moment une gabegie avec un taux de contractualisation quasi nul. Pour Jean-Loup Vallée, "les éleveurs ne doivent pas avoir peur de s'engager dans des filières de qualité à partir du moment où ils ont déjà les outils et que cet engagement ne leur impose pas de contraintes supplémentaires". Quant à la HVE, devenue presque indispensable pour vendre notre production en restauration collective, elle est quasiment inaccessible pour les éleveurs. "Comment se mettre aux normes HVE si nos revenus ne suivent pas le surcoût de ces mises aux normes ? Sans parler de l'installation de nos jeunes, qui ne peuvent pour la majorité pas investir dans les outils de travail..."  

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