Mercredi 6 juin 2018, ils étaient environ 500 à investir les champs d’Henri Sergent à Marolles-en- Beauce (91) pour en apprendre davantage sur la conservation des sols et échanger avec des agriculteurs expérimentés.

Les trois conférences proposées à cette occasion (« La faune du sol et les indicateurs de santé du sol », « Les plantes au secours de plantes » et « L’agriculture régénérative ») ont fait salle comble !

Des conférences à la fois très techniques et concrètes, se basant principalement sur l’expérience et des recherches poussées. Afin d’illustrer ces interventions, des ateliers étaient proposés, dont un sur l’observation de la faune et de la structure du sol.

Grand succès également pour les carrefours paysans proposés par le groupement des agriculteurs bio qui ont attiré un grand nombre de participants fort intéressés par les retours d’expériences de trois agriculteurs qui ont démontré qu’il n’y a pas une unique manière de procéder.

Philippe Paelinck (Eure-et-Loir) : « J’ai décidé de passer en AB et en agriculture de conservation il y a 2 ans sur des terres difficiles »

Philippe Paelinck a décidé de passer en même temps en AB et en agriculture de conservation des sols sur 77 ha de terres hétérogènes (limons battants, très argileux et profonds en vallée, sableux sur les parties hautes, beaucoup de parcelles à cailloux). Il a aujourd’hui un peu de recul sur les points de vigilance à prendre en considération (proportion de prairies temporaires, pratiquer de préférence le sans labour 2 ou 3 ans avant le passage en AB, assurer la réussite des couverts…) et les bénéfices (augmentation de la biodiversité, restructuration du sol et du paysage…).

Yves Gauthier (Eure-et-Loir) : « En agriculture de conservation depuis 14 ans, j’ai décidé de passer en AB cette année en maintenant un travail du sol très simplifié »

Yves Gautier, qui possède une longue expérience en agriculture de conservation des sols (arrêt du labour, puis simplification progressive du travail du sol et plus aucune intervention sur le sol depuis 3 ans), a fait le choix de passer en AB cette année. Il cultive 240 ha (dont 145 en conversion depuis mai 2018) sur des sols limoneux-argileux. L’enjeu est de maintenir ce mode de production en abandonnant les produits phytosanitaires ; vigilance notamment pendant la période de conversion. Réflexion sur les espèces en couvert et leur destruction par scalpage superficiel.

Jérôme Bassot (Loiret) : « Je ne fais aucun apport extérieur ni aucune intervention de désherbage mécanique en cours de culture »

En agriculture de conservation depuis les années 90, Jérôme Bassot est passé en AB en 2005. Il cultive 125 ha dont 35 à 70 ha de prairie, sur des terres très hétérogènes (limon battant, limon-argileux avec cailloux…). Assolement diversifié (céréales, lentilles, soja, sarrasin, lin…), beaucoup d’associations d’espèces, semis de trèfle systématiquement dans les céréales ; aucun intrant ni aucune opération de désherbage mécanique en cours de culture. Leviers de gestion de l’enherbement : prairies, intercultures d’hiver longues, déchaumages superficiels répétés avant cultures d’été, associations d’espèces.

Globalement cette journée riche en échanges et en découvertes donne espoir : des solutions existent et nous sommes nombreux à les expérimenter afin d’améliorer nos pratiques. Ces journées sont essentielles pour recharger les batteries et ouvrir à de nouvelles perspectives !

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