1/ Comment vous est venu l'idée de monter un projet alimentaire territorial ?

Après avoir constaté durant presque 10 ans qu'aucune politique publique sérieuse n'accompagnait l'installation de nouveaux agriculteurs. Que sur notre commune, Le-Puy-Sainte-Réparade, comptait seulement 10 hectares sur 1 500 hectares cultivés afin de nourrir localement la population. Il y a 3 ans, nous avons donc décidé avec mon épouse Oriane et Philippe Baras (éleveur) de créer une association afin de :

  • promouvoir une agriculture locale, durable et une alimentation saine ;
  • installer de nouveaux agriculteurs ;
  • reconquérir du foncier agricole ;
  • créer un magasin collectif/plate-forme d'approvisionnement ;
  • livrer la restauration collective de notre village.

Nous avons alors travaillé en ce sens sans savoir que nos actions entraient parfaitement dans ce que l'administration appelle aujourd'hui un Projet alimentaire territorial (PAT). Il y a un an et demi, nous discutions avec les hauts fonctionnaires du département. Ils nous ont aussi incités à faire reconnaître nos actions en demandant à être labellisé PAT.

 

2/ Comment votre Projet alimentaire territorial fonctionne-t-il ?

Sur notre commune, seul le collège est équipé afin de cuisiner des produits locaux. Nous le livrons depuis 3 ans pour un montant cette année d'environ 10 000 €. Notre proximité géographique nous a permis de réaliser un projet pédagogique entre les élèves et notre groupe d'agriculteurs. Nous avons par exemple créé un jardin de plantes aromatiques à l'intérieur du collège. Les élèves font également des visites de fermes et des initiations à l'agriculture. Cette réalisation a permis au collège du Puy-Sainte-Réparade d'être désigné comme "collège pilote" pour le plan Charlemagne (plan stratégique sur l’éducation des jeunes dans le département). Une belle victoire ! L'année dernière, nous avons encore réussi à installer deux jeunes agriculteurs sur la commune. Une jeune femme en PPAM (Plantes à parfum, aromatiques et médicinales) et fraises biologiques dans le cadre de la DJA. Un jeune homme légumes et maraîchage biologique en cours de DJA. Nous avons créé un premier magasin collectif/plate-forme qui ne désemplit pas les mercredis et samedis. Il comprend 9 agriculteurs associés et 12 apporteurs. Ce premier point de vente réalise tout de même environ 200 000 € de chiffre d'affaires annuel.

 

3/ Quels sont les projets futurs ?

Bientôt, nous ouvrirons un second magasin collectif situé sur un axe très passant à proximité du village. Celui-ci quadruplera le chiffre d'affaires actuel de la structure. Par la suite, nous devrions livrer plusieurs autres collèges de notre secteur géographique et nous fournirons le CCAS en fruits et légumes afin d'aider les personnes en difficulté et d'éviter le gaspillage alimentaire. Nous ferons la promotion de ce genre d'initiative au près des instances politiques locales. Aujourd'hui, il ne faut faut pas oublier que nous fonctionnons sans argent public. Et il faut souligner que notre modèle est d'une grande efficacité et a l'avantage d'être facilement duplicable.

 

4/ Pourquoi adhérez-vous à la CR ?

La CR est un syndicat réellement indépendant dont l'unique but est de défendre tous les agriculteurs et toutes les formes d'agricultures. Un syndicat de valeurs qui n'oppose pas les agriculteurs entre eux. Ces lignes claires évitent les copinages et donc les petits arrangements entre amis contraires à l'intérêt général.

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