La CR ALPC était représentée par Bertrand Venteau (CR87) et Laurent Goudelin (CR47) lors du Comité d'orientation régional de l'élevage (COREL) du 13 décembre dernier à Périgueux (24), qui portait sur le PCAE 2017. La CR estime qu’il n’est pas du rôle des syndicats agricoles de fixer des critères restrictifs aux paysans. Ce n’est pas le cas du représentant de la FDSEA ex-Limousin, également présent, qui souhaiterait voir imposer encore plus de contraintes !

Une modernisation très coûteuse

 

Aujourd’hui, les éleveurs ayant besoin d’investir pour moderniser leur outil de travail sont obligés de valider des points sur une grille de notation pour pouvoir prétendre à des subventions du Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE). Ceux n’ayant pas suffisamment de points validés seront donc exclus du dispositif. En plus du coût du permis de construire, les éleveurs devront s’acquitter de frais de dossier liés à une étude technico-économique sur des investissements prévisionnels, sans toutefois être sûrs de l’octroi d’une aide : la réponse leur sera communiquée uniquement en fin d’année civile ! Le Conseil régional de Nouvelle Aquitaine a bien l’ambition de soutenir ses éleveurs pour qu’ils puissent améliorer leur compétitivité. Malheureusement, plutôt que de mettre des critères restrictifs supplémentaires, la nouvelle région ferait bien de recenser les nouveaux projets car ils seront certainement moins nombreux que ceux des vagues précédentes. On ne peut pas indéfiniment ponctionner sur une enveloppe fermée pour pallier le manque d’indemnisation de la grippe aviaire, pour financer le fonctionnement des OPA ou la masse salariale pléthorique de la région Nouvelle Aquitaine.

Conditions de financements publics

 

Le Conseil Régional a fixé une nouvelle transparence concernant les Gaec : 1,8 part pour un Gaec comprenant 2 associés et 2,5 parts pour un Gaac de 3 associés et plus. Plutôt que d’imposer ce type de critères aux paysans, la nouvelle région ferait mieux de l’appliquer à ses élus ou à certains de ses salariés : les économies d’échelle, ça se passe comme cela en Nouvelle Aquitaine ! D’un taux d’aide de 40 % (montant de subvention moyen sur les anciens appels à projets), la région souhaite faire passer ce taux en dessous des 30 % afin de détourner les investisseurs de cette manne financière et pouvoir la répartir sur d’autres soutiens ou fonctionnements.

Une aide déguisée pour les filières ?

 

Le système de notation est un goulot d’étranglement pour que tous les paysans qui souhaitent investir passent par les services de la Chambre d’agriculture ou adhérent à une organisation de producteurs commerciale ou non commerciale. Par exemple : l’éleveur qui livre directement ses animaux à un abatteur et qui n’est donc adhérent d’aucune organisation de producteurs, ne peut prétendre au PCAE en l’état. La Coordination Rurale ALPC juge anormal que le critère « Amélioration de l’autonomie alimentaire » ait disparu des enjeux environnementaux et agro-écologiques. Cela permettait à certains éleveurs de baisser leurs coûts alimentaires en diminuant les achats d’aliments. Telles sont les conséquences de la non valorisation de nos produits. La Coordination Rurale revendique depuis plusieurs années des prix rémunérateurs, ce qui permettrait aux agriculteurs de vivre dignement de leurs exploitations sans être pris au piège par l’industrie et les OPA.

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