Bien qu'elle n'y soit pas formellement opposée, Coordination Rurale du Tarn (CR 81) s’inquiète du projet d’agrandissement de l’élevage de poules pondeuses de Lescout, qui accueille actuellement 185 000 volailles et souhaiterait agrandir son cheptel de 30 000 poules supplémentaires.
Ce n’est pas tant le nombre d’animaux présents sur site qui interroge la Coordination Rurale du Tarn, (tant que toutes les normes et le bien-être animal sont respectés) mais plutôt les conséquences induites par un tel site. « Je suis moi-même un ancien éleveur de porcs sur la commune de Castres. Lorsque la ville s’est agrandie et que les maisons se sont rapprochées de mes bâtiments, j’ai dû tout mettre en œuvre pour éviter au maximum les nuisances, notamment olfactives. Pour cet élevage de poules, vu le nombre d’animaux détenus, c’est mission impossible » explique Xavier Palous, Président de la CR 81. Pour ce dernier, s'obstiner à agrandir coûte que coûte cet élevage est une provocation.
Actuellement, avec 185 000 têtes, les nuisances occasionnées aux riverains sont déjà importantes, notamment les effluves d’ammoniaque. Avec 30 000 poules supplémentaires, on ne peut qu’imaginer une aggravation de ces odeurs. La proximité d’une école avec les bâtiments de ponte est également à prendre en compte. « Agriculteurs ou riverains, nous devons avant tout nous respecter et préserver le vivre ensemble. Il est inconcevable d’exposer adultes et enfants à des risques potentiellement graves. Cette volonté d'agrandissement porte atteinte à l'image de toute notre profession ! ».
Dans un souci d’intérêt général, la Coordination Rurale du Tarn s’engage à veiller sur la suite des événements et en appelle au bon sens paysan du propriétaire de l’élevage. Entre les nuisances, le comportement et l'ultime provocation dont fait part le propriétaire, c'est clairement l'intérêt financier qui prend le dessus. "Nous ne sommes plus du tout dans le schéma de l'exploitation familiale, de l'exploitation agricole classique. Nous rentrons dans l'industrie, modèle ultra-libéraliste que rejettent véhément les consommateurs. De plus, même si cet élevage génère 13 emplois, nous ne pouvons pas nier que nous nous retrouvons face à une exploitation hors-sol qui ne contribue pas au développement local."
