Représentant de la Coordination Rurale à cet atelier : Max Bauer, président de la Coordination Rurale du Var et de l’Uniphor. Atelier 8 : « Assurer la sécurité sanitaire de l'alimentation française dans une économie agro-alimentaire mondialisée et dans un contexte de changement climatique tout en prévenant les contaminations chimiques »

Les présentations

Présentation par Marion GUILLOUX, suivie d’un petit mot d’Olivier ALLAIN à propos des ateliers 1,2,3,4

CAP COLLECTIF présente les résultats de la consultation publique sur Internet. Plusieurs éléments à retenir :

  • les syndicats agricoles (FNSEA, JA, CR, Conf’, Coop) se sont largement mobilisés ainsi que les ONG de type Générations Futures, Association Végétarienne de France, etc.
  • les ONG et les « représentants » de la société civile sont sur-représentées par rapport au monde agricole
  • les 10 solutions les plus consultées vont dans le sens d’une plus grande transparence, d’une réduction voire arrêt de l’utilisation de PPP et le développement et la sensibilisation sur les protéines d’origine végétale.

Les résultats sont donc très nettement orientés par ces ONG et ne reflètent pas la réalité des attentes. Il faudra veiller à ce que ces extrêmes ne deviennent pas une référence.

SANTÉ PUBLIQUE France, via Nathalie JOURDAIN-DA SILVA, a présenté des résultats d’études sur les infections d’origine alimentaire en France : Entre 2008 et 2013, les infections d’origine alimentaires ont causé :

  • entre 1,3 et 2,2 millions de malades
  • entre 5 500 et 20 800 hospitalisations
  • 250 décès : soit près de 40 décès par an dont 50 % sont uniquement dus à Salmonella et Listeria

En interrogeant Mme JOURDAIN-DA SILVA, nous avons appris que la majorité des décès étaient survenus sur des patients vulnérables et/ou âgés (plus de 70 ans). On relève une plus grande vulnérabilité chez les patients traités avec des antidépresseurs.

L’agriculture n’est pas directement pointée du doigt, il s’agit surtout d’être vigilants surtout pour les commercialisations en circuits courts. Notamment, les risques de contamination avec une rupture de la chaîne du froid et/ou l’hygiène des mains ; ils en conviennent et préconisent de faire davantage de campagnes de communication sur ces sujets.

La Conf’ a souligné que la qualité de l’eau pour rincer les aliments pourrait expliquer certaines infections.

Par ailleurs, il convient de mettre en relation ces chiffres avec une statistique mondiale : une mort sur 5 dans le Monde est due à l’alimentation (mauvaise alimentation ou sous-alimentation).

La troisième présentation par l’Anses a été très factuelle et technique, expliquant les différents risques chimiques, physiques, biologiques liés à l’alimentation.

L’Anses est également revenue sur le processus de validation des Autorisations de mise sur le marché (AMM), en expliquant qu’elles s’appuient sur des outils très poussés au niveau de l’analyse. En l’occurrence, il s’agit d’affirmer la crédibilité et la pertinence de ces AMM.

Les grandes orientations des différents participants

Les différentes ONG/Générations Futures ont communiqué un discours similaire, s’orientant vers une sortie des molécules de synthèse au profit du bio et du naturel. Des appuis ont également été faits pour accélérer la recherche dans ce sens. Ils souhaitent des incitations financières, tant sur la mise en pratique que sur la recherche (via crédits d’impôts). Mise en avant de l’exposition au risque (avec la Conf’). Indiquer les additifs dans les aliments de façon détaillée en ajoutant des informations sur les risques liés ; déclencher plus facilement/rapidement le principe de précaution.

FNSEA/APCA a pointé du doigt la concurrence entre la France, l’Union européenne et le Monde, et toutes les distorsions existantes. Ils ont également appuyé sur le fait de créer des liens entre les agences d’État, harmonisation des contrôles au niveau européen et développement des échanges d’outils entre les pays.

L’UIPP a souligné l’insupportable communication sur les PPP, la considérant comme anxiogène pour les consommateurs. Pour l’UIPP, il est important de mettre en place de meilleurs outils d’aide à la décision sur la gestion du sanitaire.

Les interprofessions : mettre en avant la promotion des aliments en termes de sécurité et qualité. Engager une réflexion sur l’élaboration des cahiers des charges en y intégrant des méthodes et démarches de progrès.

Autres contributions : mettre en place un pôle « gestion de crise », comme il en existe lors de crashs aériens, pour faire face lors des différentes crises sanitaires. Ce pôle serait composé de scientifiques, d’experts et de professionnels des différents secteurs concernés.

Le représentant de la Coordination Rurale, a notamment mis en avant la nécessité de créer une contribution, basée sur le même principe que l’écoparticipation, afin de mieux anticiper et gérer les crises sanitaires. Il faudrait également remettre en cause la gouvernance des organismes de gestion des crises sanitaires (FDGDON et FREDON) et redéfinir le cadre du Passeport phytosanitaire européen (PPE) au niveau communautaire.

Voici les propositions que nous avons transmises pour cet atelier (document utilisé lors de la 1ère réunion).

Ce qui a été retenu

  • La nécessité d’une meilleure harmonisation entre la France et le reste des membres de l’UE
  • Développer les liens, créer une interactivité entre les agences sur le sanitaire
  • Améliorer la surveillance au niveau de l’UE
  • Développer les outils de communication pour améliorer la confiance du consommateur
  • Avoir une approche sur les émergents avec le changement climatique
  • Faire évoluer les pratiques culturales
  • Ne pas oublier l’Outre-Mer dans les débats, qui fait état de certaines spécificités
  • Transformer les handicaps en atouts (notamment sur l’export) en mettant, par exemple, en avant la qualité sanitaire et la traçabilité des opérateurs français.

Thématiques des prochaines réunions

  • 16/10 : les contrôles
  • 23/10 : la surveillance des risques émergents
  • 02/11 : les nouvelles approches
 

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