Jeudi 16 septembre 2021 la Coordination Rurale, représentée par Emmanuel Rizzi, a participé à une réunion sur l’avenir de l’agriculture biologique organisée par le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie. Au cours de cette réunion, M. Denormandie a rappelé l’objectif de la commission européenne de conversion de 18 % des surfaces à l’agriculture biologique d’ici 2027. Selon lui, le bio n’est plus un marché de niche. Le ministre a donc insisté sur le fait d’accroître l’offre ce qui doit s’accompagner dans un même temps d’une augmentation de la demande. En effet, si la Coordination Rurale soutient la conversion à l’agriculture biologique, il n’en reste pas moins que la demande stagne et qu’elle est, à l’heure actuelle, très inférieure à l’offre pour des secteurs comme la viande bovine, le lait ou même les œufs. Afin de maintenir des prix rémunérateurs et justes par rapport aux coûts de production en bio, il faut absolument éviter le déclassement des produits biologiques en conventionnel (ce qui est malheureusement monnaie courante, notamment pour le lait et la viande) et donc refuser cet accroissement de l’offre bio « à marche forcée » et décorrélé du marché. La CR rappelle que, que ce soit en agriculture conventionnelle ou biologique, il est urgent de revoir les assolements pour rééquilibrer les productions afin que la France et l’Europe produisent notamment leurs protéines végétales bio et conventionnelles. Par ailleurs, dans un pays largement exportateur de blé, il est anormal qu’on importe du blé bio. Il convient donc de favoriser les conversions en grandes cultures. Celles-ci sont malheureusement freinées par les plafonds d’aides fixés en régions. La section Bio de la CR a également alerté le ministre sur la production de masse en bio qui pourrait entraîner une chute des prix, comme on a pu le voir pour le secteur conventionnel. La Coordination Rurale défend l’idée qu’il faut développer l’agriculture biologique en ciblant les marchés déficitaires comme les fruits et légumes frais ou les céréales pour lesquels la part de produits importés est élevée. À ce titre, le ministre s’est indigné du slogan de la publicité Leclerc : « Le bio au prix du conventionnel » qui contrecarre la création de valeur et risque de mettre toute la filière en péril en répétant les erreurs commises en conventionnel dans la recherche de prix bas. M. Denormandie a également abordé les modifications du règlement bio applicables en 2022. D’après lui, les conséquences seraient lourdes si ces modifications étaient appliquées en l’état. La Coordination Rurale demande une révision de la nouvelle réforme de la réglementation dont les impacts, notamment sur la filière bio allaitante, seront catastrophiques (voir: "Les éleveurs bio allaitants disent non à la réforme de la réglementation").

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