Le 18 mai, la section Porcs de la Coordination Rurale a écrit à Julien Denormandie pour lui demander une clarification urgente des conditions dans lesquelles les éleveurs pourront continuer à castrer les porcelets après le 1er janvier 2022.

En effet, l’échéance approche et pour pouvoir évoluer et se former, les éleveurs ont besoin de recevoir des informations claires sur les pratiques et produits qui seront autorisés à cette date. Aujourd’hui, de nombreuses questions restent en suspens et cette incertitude inquiète les éleveurs qui, par l’orientation de leur production, continueront à castrer.

L’élevage de porcs représente, de l’insémination à la vente, dix mois de travail pour les éleveurs. L’organisation comprend de nombreuses étapes extrêmement planifiées comme la gestion de la génétique, de l’alimentation, des bâtiments et des troupeaux. Aussi, les éleveurs s’inquiètent de ne toujours pas avoir d’informations et de se retrouver contraints de lancer une production sans visibilité.

Les filières sous signes officiels de qualité AOP, IGP, Label rouge, races locales et porc de montagne, pour lesquelles la castration est obligatoire et inscrite dans le cahier des charges, ont besoin de connaître, de la façon la plus précise possible, le cadre dans lequel elles pourront continuer de castrer. Il en va de même pour les éleveurs de porcs bio et les éleveurs en vente directe.

Les textes réglementaires ne devront pas uniquement décrire les méthodes de gestion de la douleur lors de la castration, ils devront être associés à un cahier des charges précisant la mise en œuvre des exigences techniques.

La Coordination Rurale a insisté pour que l’alternative choisie soit laissée à l’appréciation de l’éleveur, mais a aussi rappelé que l’immunocastration pose de nombreuses limites de par sa dangerosité et sa difficulté de mise en œuvre qui n'est pas réalisable par une personne seule. La procédure est par ailleurs lourde et difficile à réaliser dans un élevage en bâtiment, et encore plus en élevage de plein air. La méthode engendre également une grande surcharge de travail pour les éleveurs et les salariés. Il en va de même pour les anesthésies locales qui consistent à injecter un produit dans chaque testicule avant la castration.

Nous avons demandé que, si les éleveurs ont l’autorisation d’utiliser un anesthésiant, la formation aux nouvelles méthodes d’utilisation d’analgésie et d’anesthésie soit financée en intégralité et que l’achat de produits ou d’outils nécessaires à l’utilisation d’analgésie ou d’anesthésie soit subventionné à 80% les trois premières années par l’État et l’interprofession Inaporc.

Concernant l’élevage de porcs mâles entiers, certains abattoirs menacent aujourd’hui les éleveurs de ne plus venir chercher leurs porcs non castrés. Ce chantage concerne également certains transformateurs qui annoncent qu’ils iront acheter ailleurs la matière première. De tels propos sont inacceptables mais révèlent une situation confuse. Nous avons insisté sur le fait que les éleveurs qui décident d’arrêter de castrer doivent rester libres de leur choix.

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