Monsieur le Préfet,

depuis plusieurs années, le secteur de Monnaie-Nouzilly supporte d’importants dégâts de gibier. Les exploitants ont mis en place un important réseau de clôtures de protection. Les dégâts sont de plus en plus distants du massif forestier principal. La pression des sangliers est récurrente au fil des ans et les impacts ne cessent de croitre.

 

Les exploitants ont fait tous les efforts exigés par la Fédération Départementale des Chasseurs 37 (FDC 37) en termes d’implantation de clôture, il s’avère que les dégâts sont toujours importants sur les parcelles protégées. La seule solution proposée par la FDC 37 est d’implanter de nouvelles clôtures. Certaines parcelles vont se retrouver totalement clôturées.

 

Pour la Coordination Rurale 37, il paraitrait cohérent de clore les animaux plutôt que les cultures. Ne trouvant plus de solution réaliste, il paraît évident qu’il convient d’avoir recours à une gestion objective du nombre de sangliers dans le massif forestier de Monnaie-Nouzilly en le classant « point noir sanglier ». La Coordination Rurale 37 s’est rendue sur un grand nombre d’exploitations du secteur, le constat est sans appel : les surfaces détruites sont trop importantes, les incidences financières pour les agriculteurs sont bien supérieures aux préjudices estimés par les techniciens.

 

Toutes les cultures sont actuellement touchées avec le Colza, le Blé (glabre et barbu), le Tournesol, le Maïs, le Sorgho, les Pois et les prairies. Il est souvent fait le reproche aux agriculteurs de mettre en place des cultures qui attirent le gibier, mais dans un tel environnement quelle culture mettre en place ? Les attaques surviennent à toutes les périodes de l’année et ne sont pas prévisibles.

 

Doit-on abandonner notre métier au profit d’une activité de loisir ? Les dégâts contrôlés à ce jour par les estimateurs de la FDC 37 s’étendent sur plus de 25 hectares. Les sangliers pénètrent dans les cours de fermes pour se nourrir. Le nombre d’accidents de la route dus aux sangliers et comptabilisé par le peloton de gendarmerie de Monnaie devrait vous alarmer. En 2013, il est d’ores et déjà certain de dépasser le triste record de l’année 2011, durant laquelle 33 000 euros de dégâts avaient été constatés, ce qui représentait 10 % des préjudices d’Indre-et-Loire sur seulement deux communes.

 

Les producteurs du secteur n’ont plus confiance en l’efficacité des battues administratives. Bien souvent elles sont organisées pour aboutir à un résultat plus que médiocre. Certains exploitants parlent même de simulacre de battue pour démontrer qu’il n’y a plus de sanglier. Le doute s’installe progressivement entre producteurs et chasseurs. La Coordination Rurale est consciente qu’une battue reste une obligation de moyens, nous souhaiterions néanmoins qu’un résultat soit demandé au lieutenant de louveterie lors de ces actions. Pour les prochaines battues, la Coordination est prête à apporter son concours pour recruter quelques dizaines de chasseurs dans le département. Ceux-ci pourront tirer sans avoir la pression des propriétaires locaux.

 

La Coordination Rurale 37 reconnait l’obligation de régulation des différentes espèces nuisibles et par conséquent le rôle capital des chasseurs dans cette mission. Nous déplorons que l’intérêt personnel et financier de certains propriétaires prédomine sur les conditions d’exploitation des agriculteurs environnants. Les exploitants agricoles investissent pour créer de la valeur ajoutée dont l’emploi et le dynamisme rural en sont les résultats. Il est important Monsieur le Préfet de prendre les décisions qui permettront de faire cohabiter productions agricoles et chasse privée, par la définition d’un « point noir » au sens du code de l’environnement et de mettre en place dès à présent des mesures de régulation.

 

Notre demande est motivée par le soutien à cette démarche d’un nombre important d’exploitants victimes des dégâts de sangliers sur le secteur dont vous trouverez ci-joint les coordonnées et signatures.

 

Comptant sur votre soutien pour trouver une solution à ce problème, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l'assurance de nos respectueuses salutations.

 

Michel Le Pape
Président de la Coordination Rurale 37

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