La traduction française des règles européennes de l'agriculture bio s'avère parfois incohérente, c'est en tout cas ce que dénonce une nouvelle fois la Coordination Rurale. 

Dernièrement, le Comité national d’agriculture biologique (Cnab), à savoir l’organe rattaché à l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) en charge de l'interprétation française du cahier des charges communautaire, a reporté sa décision d'autoriser ou non la certification en bio des serres chauffées.

Pour rappel, le cahier des charges rédigé par les pionniers de la bio il y a 50 ans en France, a pour finalité de certifier les produits les plus sains et les plus naturels possible en favorisant l'activité biologique des sols sans ajout de produits chimiques. C'est pourquoi, la section Bio de la Coordination Rurale regrette que le cahier des charges de l'agriculture bio européen ne soit pas plus explicite sur le respect des saisons et l'usage limité des ressources énergétiques. Ces deux facteurs font pourtant partie des principes fondamentaux de l'agriculture bio.

Ce débat reporté met en lumière le problème des distorsions de concurrence. En effet, ailleurs en Europe, les serres chauffées produisant des légumes ou des fruits bio existent déjà et ces produits sont même vendus en France. Il est totalement inadmissible qu'il n'existe toujours pas de code douanier permettant de connaître le pourcentage exact des produits bio entrant sur le territoire français (la CR le demande également pour les produits contenant des OGM).

Le Cnab fait aujourd'hui face à un vrai casse-tête : en n'autorisant pas la labellisation bio pour les produits cultivés sous serres chauffées en France, elle respecte la logique du cahier des charges bio tel qu'il a été pensé au niveau français. Toutefois, ceci n'empêchera pas les produits bio produits de cette façon ailleurs en Europe de traverser les frontières et d'être proposés aux consommateurs à des prix plus compétitifs que les produits bio français.

À la CR nous plaidons pour une véritable défense des principes de la bio, celle-ci passe par une plus grande cohérence et une harmonisation des règles au niveau européen. « Le fait que l'Europe laisse à chaque État la possibilité d'appliquer des modèles bio aussi différents provoque au final des distorsions de concurrence entre pays européens. L'agriculture française et l'image de la bio en général s'en trouvent pénalisées ! » s'insurge Yanick Loubet, responsable de la section Bio de la Coordination Rurale. « Dommage qu'il n'y ait pas plus d'unité dans l'application des règles au niveau européen. »

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