Alors que l'affaire Spanghero résonne encore dans la tête de chaque consommateur, l'avenir des abattoirs de proximité est bien incertain suite à l'annonce, le 17 avril dernier, d'Eric Allain du ministère de l'agriculture, selon laquelle « il faudra fermer des abattoirs ». Si cette annonce se confirme, elle aura des répercussions sur les salariés et les éleveurs, mais pas seulement : c'est le contenu des assiettes de tous les consommateurs qui risque d'être impacté ! La Coordination Rurale tire la sonnette d'alarme !

 

Manger local c'est bien...

Les médias, les médecins et les politiques incitent les consommateurs à manger local. On a même vu se développer le concept de « locavore* ». Dans la théorie, cette volonté est louable : manger local fait vivre les producteurs locaux, diminue le bilan carbone, favorise la traçabilité et permet ainsi de savoir exactement d'où vient ce que l'on a dans nos assiettes...

 

… mais de plus en plus difficile !

En pratique, la situation actuelle est complètement contradictoire : si d'un côté on incite les consommateurs à manger local, de l'autre, la réalité économique vient mettre un frein à cette possibilité. Ainsi, les abattoirs français, souffrant d'une rentabilité économique insuffisante, mettent trop souvent la clé sous la porte. A ce rythme, les abattoirs auront disparu dans peu de temps, entraînant dans leur chute les petits producteurs français.
Deux options se dessineront alors :

  • manger la viande importée d'autres pays qui ne sont pas soumis aux même réglementations sanitaires qu'en France ;
  • envoyer la viande française dans des abattoirs étrangers et la reconduire ensuite en France. Une option plus que critiquable pour le fameux bilan carbone, et bien incertaine quant à la qualité de viande qui reviendra (qui nous dit que la Limousine envoyée par notre producteur du sud-ouest ne reviendra pas en France sous forme de cheval roumain?).

 

Il est encore temps de défendre notre alimentation !

A Tarbes par exemple, où l'abattoir semble en sursis, les éleveurs et les salariés de l'abattoir ne veulent pas plier. A l'appel de la Coordination Rurale, ils ont crée un collectif de défense de l'abattoir de Tarbes et du développement de l'agriculture locale, pour une indépendance alimentaire. Leur objectif : faire de l'abattoir un outil de service public. En tête des personnes mobilisées, Michel Jouanolou, éleveur, rappelle que « notre santé et le contenu de nos assiettes dépendront du maintien des abattoirs de proximité. C'est pour cela que l'on doit tous se sentir concerné ! ».

 

*mouvement qui prône la consommation d'une nourriture produite dans un rayon géographique maximum qui varie de 100 à 250 km.

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